Chronologie: La Campagne de France.


Napoléon et la Champagne - Hors série de la revue "la vie en Champagne" - juin 1999 - article de Bernard Gildas


Invaincue par l'épée pendant 20 ans, de 1782 (sic) à 1812, l'armée française a été engloutie dans les neiges de Russie, où 400.000 fusils sont restés enfuis.
L'année suivante, en 1813, à Leipzig, au troisième jour de la bataille, l'arrivée de Bernadotte, venu jeter dans la balance le poids de 30.000 Suédois, fait pencher le plateau en faveur des Alliés.
Pour la première fois de son existence, Napoléon est vaincu personnellement et les débris de l'armée française refluent vers le Rhin.
Le 1r janvier 1814, deux armées alliées, avec 220.000 hommes, déferlent sur la France. Face à eux, Napoléon n'a que 60.000 hommes, composés de vieux cadres rescapés des deux campagnes précédentes, mais qui ont sous leurs ordres des "Marie-Louise", des gardes nationaux, des Chouans.
Avec ces troupes improvisées, l'Empereur a remporté douze de ses plus belles victoires.


Chronologie


Voici la chronologie complète, établie par Jiem:

En 65 jours : 1644 km parcourus, Napoléon a couché en 48 lieux différents

Départ Paris le 25 janvier 1814 au matin

Lieux où il a passé ses nuits :

25 janvier : Châlons
26 janvier : Vitry-le-Francois
27 janvier : Saint-Dizier
28 janvier : Montier-en-Der
29 janvier : Maizieres
30/31 janvier et 1er février : Brienne
2 février : Piney
3/4/5 février : Troyes
6 février : Ferreux
7/8 février : Nogent sur Seine
9 février : Sézanne
10 février : Champaubert
11 février : Les Grénaux
12 février : Ferme du Lumeron
13 février : Château-Thierry
14 février : Montmirail
15 février : Meaux
16 février : Guignes
17 février : Nangis
18/19 février : Montereau
20/21 février : Nogent sur Seine
22 février : Châtres
23/24/25/26 février : Troyes
27 février : Herbisse
28 février : Esternay
1er mars : Jouarre
2 mars : Laferté-Jouarre
3 mars : Bezu St Germain
4 mars : Fismes
5 mars : Berry au Bac
6 mars : Corbeny
7 mars : Braye
8/9/10 mars : Chavignon
11/12 mars : Soissons
13/14/15/16 mars : Reims
17 mars : Eperney
18 mars : Fère-Champenoise
19 mars : Plancis
20 mars : Arcis
21 mars : Sompuis
22 mars : Plessis le Comte (Orconte)
23 mars : Saint-Dizier
24/25 mars : Doulevent
26/27 mars : Saint-Dizier
28 mars : Doulevent
29 mars : Troyes
30 mars : Juvisy
31 mars : Fontainebleau


Les batailles:

27 janvier : Saint-Dizier
29 janvier : Brienne
1er février : La Rothière
10 février : Champaubert
11 février : Montmirail
12 février : Château Thierry
14 février : Vauchamps
17 février : Mormant
18 février : Montereau
27 février : Bar sur Aube
2 mars : Soissons
7 mars : Craonne
9 mars : Laon
13 mars : Reims
20/21 mars : Arcis sur Aube
22 mars : Fère-Champenoise
26 mars : Saint-Dizier
30 mars : Bataille de Paris






Janvier 1814.


27 janvier: victoire de Saint-Dizier.

Au départ de cette campagne, il reprend Saint-Dizier d'où il rejette les Russes surpris.
Il est sur les arrières de Blücher.


29 janvier: Victoire de Brienne.

Voyez la page sur Brienne.




Février 1814.


1r février: défaite de la Rothière.

Voyez la page de La Rothière.


10 février: victoire de Champaubert.

Napoléon dirige l'offensive. Sur les 12000 hommes d'Olsuvief, 1500 seulement échappent au désastre. Le reste est hors combat.
Au cours du dîner, Napoléon a cette phrase: "Encore deux ou trois victoires comme celle-là et nous serons sur les bords de la Vistule"
Les maréchaux se regardent atterrés.
Napoléon le voit et ajoute: "Nous ferons une paix honorable sur les bords du Rhin."


11 février: victoire de Montmirail.

Voyez la page sur Montmirail.


12 février: victoire de Château-Thierry

A l'aube les cavaliers de Napoléon ont pénétré dans une petite ferme: Pertibout. C'est là que York a passé la nuit: il s'est retranché sur les hauteurs, devant Château-Thierry. Mais voici qu'arrivent sur les flancs de l'ennemi, les dragon de la Jeune Garde. Les Prussiens, à leur vue se forment en carrés... qui sont enfoncés en une seule charge. Débâcle.
York fait sauter le pont de Château-Thierry. De la rive gauche de la Marne, Napoléon, impuissant, va assister au pillage de la cité.
Napoléon passe toute la journée du 13 à reconstruire le pont.


14 février: victoire de Vauchamps.

L'Empereur était là. Napoléon avait rassemblé sa petite armée à Vauchamps. Voyant Blücher venir à lui et voyant aussi les Marie-Louise fatiguées, las de courir l'ennemi, il a eu cette parole: "Blücher nous apporte la victoire à domicile".
La cavalerie de Gérard, l'artillerie légère de Drouot et Marmont contraignent Blücher à fuir.
Les troupes de Blücher sont réduites de 60.000 à 25.000 hommes. Le 10 février ils étaient à 44km de Paris, le 15 février à 160. Paris est sauvé une première fois de l'invasion.
A présent Napoléon doit s'occuper de la seconde armée alliée, celle des Autrichiens de Schwarzenberg.


17 février 1814: victoire de Mormant

Renfort des cavaliers de Treillard arrivés d'Espagne. Mormant est enlevé par une fraction du 32e de ligne.
2.000 hommes et 10 canons sont enlevés à l'ennemi.


Victoire de Montereau. (18 février 1814) - Par Fulub.

La bataille s'engage le 18 février au matin, dès l'arrivée de la cavalerie commandée par le général PAJOL. Celui-ci part courageusement à l'assaut, sans toutefois parvenir à tourner la gauche ennemie comme il l'espère. L'armée impériale ne peut vraiment monter une offensive en force qu'avec l'arrivée du crops de Gerard. Parvenu devant MONTEREAU peu de temps après, Napoléon forme ses troupes en quatre colonnes et contraint WURTEMBERG à reculer.
A ce moment-là, PAJOL lance ses cavaliers en avant et ayant traversé les faubourgs de MONTEREAU, s'empare du pont sur l'Yonne que l'ennemi n'a pas réussi à faire sauter. Choqués par la charge de PAJOL, écrasés par l'artillerie de DROUOT, les coalisés ne tardent pas à se disperser et à battre en retraite dans le plus grand désordre.
En remportant un important succès à MONTEREAU, au terme d'une bataille qui s'étend tout de meme sur 8 heures, NAPOLEON, ayant infligé d'assez lourdes pertes à l'ennemi, a révélé une fois de plus à ses adversaires la grandeur de son génie stratégique et tactique. Ayant réussi à s'emparer du pont de MONTEREAU, il contraint l'armée de Bohème parvenue à une cinquantaine de kilomètres de PARIS, à reculer.
DETAIL DU JOUR:
Tandis que les cavaliers de PAJOL mènent la charge en direction de MONTEREAU, NAPOLEON dirige lui-même l'artillerie sur l'ennemi, pointant lui meme un canon. Lorsque ses proches s'inquiètent de le voir au milieu des batteries sur lesquelles répliquent les canons de l'adversaire, il réplique "allez mes amis,ne craignez rien, le boulet qui me tuera n'est pas encore fondu."




27 février 1814: défaite à Bar sur Aube

Bataille entre les arnées françaises et autrichiennes.
Se termine par la victoire des Alliés.


27 février: Wellington bat Soult à Orthez.

Voyez également le site web qui a pour but de retracer la bataille qui a eu lieu dans le Béarn entre les troupes françaises du Maréchal Soult et celles anglo-portugaises du Marquis de Wellington.



Mars 1814


2 mars 1814: défaite de Soissons

En marchant sur Soissons, Napoléon ne rencontre pas de résistance.
Moreau s'est rendu. Il a fait demander à l'ennemi d'emmener ses canons et Wozonrof a répondu: "Qu'on lui laisse toutes ses pièces et s'il le veut je lui donne en outre les nôtres, mais qu'il nous laisse passer. Croyez-moi, le marché sera bon encore."
Blücher a pu franchir l'Aisne.
Un vieux serviteur de Napoléon a déclaré qu'après cet événement jamais plus il n'a vu l'Empereur sourire.


7 mars 1814: victoire de Craonne.

Blücher s'avance au-devant de Napoléon. La bataille est sanglante mais la victoire est française.
Voyez la page d'Arnaud Sivert: Crouy.

Telle avait été la bataille de Craonne, consistant dans la conquête d'un plateau élevé, défendu par cinquante mille hommes et une nombreuse artillerie, et attaqué par trente mille avec une artillerie insuffisante. La ténacité d'un côté, la fougue de l'autre, avaient été admirables, et chez nous, les divisions Boyer et Charpentier avaient joint à la fougue une rare patience sous le feu. Ney avait été, comme toujours, l'un des héros de la journée. Les Russes avaient perdu 6 à 7 mille hommes, et on ne sera pas étonné d'apprendre que, débouchant sous un feu épouvantable, nous en eussions perdu 7 à 8 mille. La différence à notre désavantage eût même été plus grande, si notre artillerie, retardée non par sa faute mais par la distance, n'était venue à la fin compenser par ses ravages ceux que nous avions soufferts.
(Histoire du Consulat et de l'Empire - A.Thiers - Ed Plon, Paris, 1860. Tome XVII, p.466-467)


10 mars: défaite de Laon.

Napoléon échoue devant Laon. Blücher reste en haut de la montagne, imprenable.
Dans la nuit du 9 au 10, c'est l'attaque contre le 6e corps de Marmont. Ils sont à moitié anéantis par cette attaque surprise de nuit. Ils se replient.
Le 10 mars, Blücher pense n'avoir plus qu'à écraser la petite armée de Napoléon qu'il voit à ses pieds. Mais une fois de plus, c'est Napoléon qui prend l'initiative de l'attaque. Blücher est tellement époustouflé par une telle audace qu'il en reste figé durant huit jours sans oser descendre.
Pendant ce temps-là, Napoléon reprend Reims.


13 mars: victoire de Reims.

Extrait des mémoires du Général Comte-De-Ségur - Merci à Sébastien
C'était le 11 mars, sur Soissons, que l'armée avait commencé sa retraite. L'Empereur la devança. Il descendit à l'archevêché. Là, au milieu de tant d'anxiétés de toute nature, il fixa sa pensée toute entière sur cette place. Et d'abord, n'y voulant plus pour gouverneur qu'un officier de jeune âge, de grade et d'espoir, ce fut à un simple chef de bataillon qu'il la confia. Dès lors, pendant le reste du 11 et la journée du 12, il s'entoura d'officiers d'artillerie et de génie. On le vit, tantôt, à pied ou à cheval, examiner ses cartes le compas à la main.
Il se disposait depuis le 2 mars à se jeter derrière l'ennemi, au milieu des forteresses et des populations guerrières de nos provinces de l'Est. Il comptait de ce côté une insurrection générale.
Le temps était alors venu de reporter toute sa pensée vers la Seine. C'était par Château-Thierry que, le lendemain, il voulait marcher au secours de Macdonald. Mais dans l'instant où il ordonnait ce mouvement, on vint lui confirmer la nouvelle que Reims était ressaisie par un corps Russe. Cette nouvelle changea sa détermination.
Il ne songea qu'à reprendre Reims.
Les Russes qui défendaient la ville se dérobèrent. Notre entrée fut triomphante. Un vif et heureux mouvement de charge le méritait. Les habitants en foule accoururent devant nous ; ils nous serraient les mains, ils nous félicitaient, et nous remerciaient de leurs cris. L'Empereur lui-même jugea que cet heureux coup de main méritait d'être cité dans le bulletin. Il parut le 14 mars.



Voyez la page sur Reims.


18 mars: défaite d'Augereau à Saint-Georges.



19 mars: défaite d'Augereau à Limonest.



20 mars 1814: à Arcy-sur-Aube, Napoléon ne peut bloquer la progression de l'armée de Bohême vers Paris.

Voyez la page sur Arcis-sur-Aube.


22 mars 1814: défaite de Fère-Champenoise

Marmont et Mortier tentent de rejoindre Napoléon qui est du côté de Vitry et de Saint-Dizier, mais entre les deux armées il y a un brouillard d'ennemis. Il est trop tard pour rejoindre l'Empereur. Les deux maréchaux reculent vers la Fère-Champenoise. En cours de route, sur 35.000 hommes, ils en perdent 10.000. C'est la première bataille de la Fère-Champenoise.
Soudain l'ennemi les abandonne et au loin on entend le canon et des cris: "Vive l'Empereur!" Mais l'Empereur n'est pas là; ce sont les gardes nationaux qui se font massacrer héroïquement.
Les gardes nationaux étaient des bourgeois, des artisans, des pères de famille. Le soir, après le travail, ils allaient faire un peu d'entraînement et sans quitter leurs habits civils, ils endossaient une grande blouse, un ceinturon, un shako et avec un fusil ils devenaient soldats.
Le général Pacthod les harangue une dernière fois: "La partie est désormais perdue. Cela ne vaut pas la peine de lui survivre." Les gardes nationaux répondent "vive l'Empereur!".
Sur 5.000, 4.500 sont morts. C'est ce qu'on appelle la deuxième bataille de la Fère-Champenoise.
Il a fallu les canons d'Alexandre pour venir à bout des gardes nationaux et quand on lui a amené le général Pacthod, le bras déchiqueté, il lui a dit, en lui rendant son épée, qu'il s'avouait vaincu dans sa victoire, devant tant d'héroïsme.


26 mars 1814: victoire de Saint-Dizier

La bataille décisive se tient le 26 mars. L’armée impériale regagne Saint-Dizier par la route de Wassy et rejette les cosaques de l’autre côté de la Marne. La bataille est brève, à peine trois heures, les coalisés sont attaqués de trois côtés à la fois, et se replient rapidement vers Vitry et Bar-le-Duc, pourchassés par les 7° corps d’Oudinot, barrois d’origine. La victoire est incontestable, et renforce le moral de l’armée : 500 hommes ont été tués, 2000 autres faits prisonniers ; 18 canons ont été pris à Wintzingerode ; mais cette victoire marque en réalité une défaite : l’empereur n’a battu qu’un corps d’armée, et les armées coalisées approchent de Paris lorsqu’il quitte Saint-Dizier le 29.
(source)


30 mars 1814: Bataille de Paris

Paris en 1814; le départ de Marie-Louise, la bataille de Paris, l'arrivée des Alliés dans la capitale.



Les articles, sauf indication, sont adaptés l'article de Bernard Gildas, dans le hors série de la revue "la vie en Champagne" de juin 1999: Napoléon et la Champagne





Lien extérieur: suivez Dominique T. sur les traces de la campagne de 1814.



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