Chronologie: après la mort de l'Empereur.


La dernière toilette de l'Empereur (Nuit du 5 au 6 mai 1821)


Mémoires de Marchand - Tallandier Éditions 2003



“Après avoir ainsi mis ordre aux affaires du moment, nous attendîmes l’heure de minuit fixée par les médecins pour sortir l’Empereur de son lit ; Noverraz, Saint-Denis, Pierron et moi, nous remplîmes ce pieux devoir assistés par les docteurs, en présence des comtes, Bertrand, Montholon et l’abbé Vignali. Combien furent grandes nos réflexions en voyant le corps inanimé de l’homme qui avait commandé à l’Europe, étendu sur un lit de sangle, mourant sur la terre de l’exil.

Après avoir purifié son corps en le lavant avec de l’eau de Cologne mélangée d’eau naturelle, Noverraz, malgré son état de faiblesse, lui fit la barbe (aujourd’hui une partie est dans mon reliquaire) ; cette pieuse cérémonie remplie, nous lui mîmes une chemise et nous le déposâmes dans le second lit de campagne blanchement préparé à cet effet, et qui fut mis à la place de celui dont nous l’avions sorti et le docteur replaça la mentonnière que nous avions retirée ; dans cet état, l’Empereur avait sa figure de consul ; la bouche légèrement contractée, donnait à sa figure un air de satisfaction, il ne paraissait pas avoir au-delà de trente ans. Le calme de cette figure laissait plutôt croire au sommeil qu’à la mort. Si dans ce moment, on eût pris son plâtre, il eût été beaucoup mieux que celui pris deux jours après, dont le caractère est vieillardé par l’affaissement des chairs qui alors étaient tendues. Nous approchâmes alors du lit, deux petites consoles sur lesquelles nous plaçâmes les deux girandoles garnies de bougies allumées et dont on se servait pour la chapelle. L’abbé Vignali posa sur la poitrine de l’Empereur un crucifix d’argent et, après avoir sorti de cette pièce toutes les choses inutiles, nous nous retirâmes, laissant l’Empereur à la garde de l’abbé qui ne quitta plus le corps qu’il ne fût mis en terre, à celle de Pierron et du Dr Arnott en attendant qu’il pût être transporté dans la chapelle ardente qui devait être préparée le lendemain."

Merci à Diana


Sur la table d'autopsie (6 mai 1821)



Dessin présumé du capitaine Crokatt: Napoléon sur la table d'autopsie.


Les rapports de l'autopsie:


- Antommarchi (mai 1821)
- Thomas Shortt, Archibald Arnott, Charles Mitchell, Francis Burton, Matthew Livingstone (mai 1821)
- Walter Henry (septembre 1823)



Après l’autopsie (Après-midi du 6 mai)


Mémoires de Marchand - Tallandier Éditions 2003



« L’intérieur du corps fut essuyé et lavé avec une liqueur aromatisée. Sir Hudson Lowe ayant déclaré que son gouvernement s’opposait à tout embaumement, une suture faite à l’aiguille par le Dr Antommarchi replaça le tout dans son premier état.
Avant de procéder à l’habillement, le Dr Antonmarchi resté seul, me demanda de l’aider à prendre des mesures sur l’Empereur et me pria de vouloir bien les lui écrire. Voici le résultat de ses observations :

« 1º - L’Empereur a considérablement maigri, il n’est pas en volume le quart de ce qu’il était avant mon arrivée.
« 2º - Le visage et le corps sont pâles mais sans altération, sans aspect cadavéreux, la physionomie est belle, les yeux fermés, il semble plutôt dormir que mort, sa lèvre est légèrement contractée par un sourire sardonique.
« 3º - Le corps présente la plaie d’un cautère au bras gauche, une cicatrice à la tête, une au doigt annulaire de la main gauche, une profonde à la cuisse gauche.
« 4º - La hauteur totale du sommet de la tête aux talons est de cinq pieds deux pouces quatre lignes.
« 5º - L’étendue comprise entre ses deux bras, en partant des extrémités des deux doigts du milieu, est de cinq pieds deux pouces.
« 6º - De la symphyse du pubis au sommet de la tête, deux pieds sept pouces quatre lignes.
« 7º - Du pubis au calcanéum, deux pieds sept pouces.
« 8º - Du sommet de la tête au menton, sept pouces six lignes, (20,25cm).
« 9º - La tête, vingt pouces six lignes de circonférence, les cheveux rares et de couleur châtain clair.
« 10º - Le col court mais normal, la poitrine large et de bonne conformation.
« 11º - La main et les pieds un peu petits mais beaux et bien faits.



« Ainsi vêtu, l’Empereur, à 4 heures du soir, fut porté dans son ancienne chambre à coucher que l’on venait de tendre en noir et de transformer en chapelle ardente ; un lit de campagne dans lequel il est mort, y avait été préparé, nous déployâmes dessus le manteau bleu que l’Empereur portait à Marengo et nous déposâmes son corps dessus ; un autel conformément aux instructions données à l’abbé Vignali, était dressé à la tête du lit, l’abbé y était en prières, le drap qui couvrait la table sur laquelle l’autopsie eut lieu fut partagé dans ses parties tachées. (note de Marchand : un de ces morceaux est aujourd’hui dans mon reliquaire) »

Merci à Diana



Le témoignage du plombier (2 au 7 mai)

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Darling était tapissier à Sainte-Hélène. Il s'occupait du mobilier et de l'équipement de Napoléon à Longwood (ancienne et nouvelle maison). C'est lui qui s'occupe de résoudre tous les problèmes pratiques d'aménagement et d'entretien.
Il est chargé de tendre de noir la chambre funèbre, de fabriquer les cercueils, de préparer le char funèbre, de fermer les cercueils. Il participe aux travaux d'exhumation.
Voyez des extraits de son journal


Le char funèbre



Ici exposé aux Invalides.


Collection privée La Bricole.


Photographié par La Bricole à Malmaison, en janvier 2008.






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