Post-Mortem: modifications du masque rueil Malmaison



Voici ce masque considéré comme étant le moulage original de la face de Napoléon, réalisé par le Dr Francis Burton aidé d’Antommarchi, oui, mais…

Dans l’histoire du masque on peut lire, que n’ayant pu obtenir, juste après la mort de l’empereur du plâtre de Paris, pour réaliser le masque mortuaire de l’empereur, ce sera, le 6 mai dans l’après-midi et après l’autopsie, qu’on enverra un groupe d’hommes extraire du gypse d’un gisement de l’île.
Cependant pour obtenir du plâtre, il faudra concasser, calciner et pulvériser le gypse, afin de pouvoir le préparer pour le moulage.

Ces différentes opérations demandent du temps et ce ne sera que le 7 mai dans l’après-midi que Burton, aidé par Antommarchi, pourront réaliser la prise d’une matrice que le Dr Burton lui-même considèrera très bien réussie.
C’est donc cette matrice qui sera dérobée, un peu plus tard, soit par madame Bertrand, soit par Antommarchi.

Pourquoi?



Le masque de Malmaison, vu de trois quarts, montre tout comme celui vu de face que le plâtre employé est granuleux et grossier, cependant, malgré la qualité médiocre du matériel, le résultat du moulage est assez réussi et nous montre un visage de Napoléon très serein avec les lèvres entrouvertes laissant apparaître quelques dents très blanches. Les chairs semblent encore bien fermes et ne semblent pas montrer la flaccidité due à la décomposition dont on parle lors de la prise du masque par le Dr Burton et Antommarchi.

Dans ses mémoires, ce dernier dit avoir du plâtre, même si peu de temps auparavant il prétendait le contraire. Il dit aussi avoir pris le moulage de la figure de Napoléon avant de pratiquer l’autopsie, mais à quel plâtre fait-il allusion?

L’onéreux concassage des 150 statuettes de madame Bertrand, aurait-il donc permis à Antommarchi de prendre une empreinte valable du visage de Napoléon avant l’autopsie et cela sans rien dire à Burton.




Pourquoi ce nom de masque Burghersh ?


Lord Burhgersh le représentant du gouvernement anglais à Florence, connaît bien Canova dont il est l’ami.. Antommarchi espérait qu’il pourrait lui servir d’intermédiaire pour remettre à Canova une des copies de son masque.
Malheureusement, en septembre 1821, Canova malade retourne à Pessagno, sa ville natale, pour se refaire une santé, hélas, l’inactivité le mine plus que la maladie, il se retire, alors, à Venise où il mourra en 1822.
L’exemplaire du masque qui lui fut remit restera en la possession de lord Burghersh.

Ce masque semble être vraiment la copie conforme du masque de Rueil-Malmaison, mais, avec des rectifications des points défectueux: nez, lèvre supérieure, zone sous nasale, ainsi que le cou.



Sur ce profil, les pièces des modifications apportées sont très visibles. Elles marquent les premiers essais pour arriver à la réalisation d’un profil de Napoléon le plus proche possible des portraits connus en tant que premier Consul et que tous ses fidèles puissent reconnaître sans hésitation.
La mort de Canova laisse le masque orphelin de restaurateur de génie et obligera, donc de continuer de pratiquer de nouvelles retouches plus précises et détaillées que possible, afin de parvenir au but, c’est-à-dire un ultime portrait pour un Empereur de légende.



Pour ne pas trop fatiguer et saturer les esprits avec d’autres noms ou styles de masques, je me suis permise d’ajouter ce masque numéroté appartenant à la série Antommarchi offerte en souscription publique en 1833.



Appartenant à la série des masques offerts en souscription publique en 1833, dits d’Antommarchi , voici celui que les descendants du Dr. Auguste Wilson qui fut collègue d'Antonmarchi, offrirent au Musée de Santiago de Cuba.

Des modèles de masques, remodelés, fabriqués de toutes pièces ou tout juste retouchés sommairement, ne manquent pas.

Mais avons-nous vraiment fait le tour de tous les masques mortuaires de Napoléon ?

Pour faire connaissance avec les autres masques, vous trouverez des photos, illustrations et explications dans les pages de notre site web……



© Diana



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