Les lieux: Reims.




Sur les traces de Napoléon et de l'Empire à Reims.



- HOTEL DE VILLE :
Ne comprenait à l’époque que le pavillon central et l’aile gauche.
Sur les marches l’Empereur est acclamé par la foule le 14 mars 1814.
- Salle du Conseil Tableau de F.S.ANDRIEUX 1e adj. en 1814.

- CATHEDRALE :
La cavalerie caracole devant la cathédrale le lendemain de la Bataille de Reims le 14 mars 1814, présentant les drapeaux ennemis à l’empereur.

- PALAIS DU TAU :
Tribunal civil et chambre du commerce de 1793 à 1816.
Une réception avait été organisée lors de la venue du Premier Consul en 1803 par Ponsardin qui présidait cet établissement, et où un bal fut donné le soir auquel seule Mme Bonaparte se rendit pendant une heure.

- La chapelle :
Elle a reçu comme garniture d’autel la croix et les six chandeliers en argent repoussé doré. Elle porte la signature d’Henri Auguste qui l’avait exécutée en 1809 pour le mariage de Napoléon avec Marie-Louise en 1810, célébré dans le salon Carré du Louvre, transformé en Chapelle.

- Trésor de la cathédrale :
Le Talisman de Charlemagne offert par l’évêque Marc-Antoine Berdolet, en 1804 à l’Impératrice Joséphine. Elle a remplacé à l’intérieur la mèche de cheveux de la vierge par un fragment du bois de la croix du Christ.

- La salle Charles X :
Le manteau Royal qui servit au sacre de 1825, fut commandé en 1814 sur l’ordre de Louis XVIII qui, dès son retour à Paris, après l’abdication de Napoléon, songea à aller se faire sacrer à Reims après vingt-trois ans d’exil.

- CHAMBRE DE COMMERCE :
Rue Cérès et rue Desteuque.
Hôtel particulier de PONSARDIN Père.

- Entrée salle Colbert,
Tableau de PONSARDIN fait Baron sous l’empire et Maire de Reims en 1810.

- CONGREGATION DE L’ENFANT JESUS :
48 rue du Barbâtre.
En 1807 une pension de jeunes filles, fut créée dans le couvent. La chapelle avait servi de remise. En 1812 on y avait établi des cuisines de charité et on y faisait des soupes pour les indigents. En décembre 1813 elle devint hôpital militaire. Le bâtiment actuel est une reconstruction.

- En face cour du Mont-Dieu :
Se trouve entre le 45 et le 57 rue du Barbâtre et donne sur le 88 rue Ponsardin.
Au 51 se trouvaient les établissements du Mont-Dieu transformés en filature de JOBERT-LUCAS : la porte remontée est visible au 37 rue de l’Université.
Le Premier Consul a visité sa manufacture en 1803. Il fit présent d’un châle magnifique à Mme Bonaparte, qui pour manifester sa satisfaction, l’aurait drapé aussitôt sur ses épaules, laissant le sien sur une table.

- RUE Vauthier le Noir :
A l’emplacement du lycée se trouvait la prison de la Bonne-Semaine où Rougeville, arrêté à la Ferme-Métairie de Bas-Lieu, (commune de Saint-Thierry) fut écroué le 10 mars vers midi, passait le même jour à trois heures devant un conseil de guerre et était condamné à mort à l’unanimité.

- COLLEGE UNIVERSITE:
LYCEE IMPERIAL EN OCTOBRE 1805.
Rue de l’université, entre la rue Vauthier-le-Noir et la rue de Contrai.

- CAVE LANSON
64-66 rue de Courlancy : statue d’un carabinier de l’armée napoléonienne.
Réplique en bronze à partir du moulage de la statue en marbre blanc commandée par Napoléon et sculptée par Josèphe Chinard en 1806 figurant en haut de l’arc de triomphe du Carrousel de Paris. (Fondateur : Emile PINEDOO )

- MUSEE DES BEAUX-ARTS (ST DENIS) :
Hôpital militaire, Caserne russe lors de l’invasion de 1814.
Faïence des Islettes: plats, scènes militaires du 1er Empire.
Manufacture de Sèvres : deux chandeliers, déjeuner 1er Empire.
Milieu de Trumeau en acajou, l’Amour tirant à l’arc, commode, céramique, Travailleuse, rouet d’Alsace de 1801, deux taques de cheminée, toile, Drouet Comte d’Erlon, Napoléon donnant un ordre à un officier des Guides, de Théodore Géricault, secrétaire, fauteuil bergère, fauteuil droit, bibliothèque.
(Ne sont malheureusement pas toujours exposés).

- 26 RUE CHANZY (RUE St DENIS SOUS L’EMPIRE L’EMPIRE) :
Le maréchal NEY y coucha en 1814.

- ANCIEN COLLEGE DES JESUITES :
Hôpital général sous l’empire.
Cuisine : robinetterie et Cuivre 1er Empire.
Bibliothèque : elle servit de Lingerie.

- RECTORAT
Devant le bâtiment : statue de COLBERT.
Après avoir orné l’assemblée nationale la statue a rejoint Reims. Elle avait été commandée par Napoléon à Jacques-Edmée Dumont. Victime de la pollution de la capitale et du coût élevé de l’entretien, l’assemblée nationale a décidé en 1988 d'en faire don et la remplacer par une copie.

- MUSEE ST REMI :
L’abbaye St Remi devint Hôpital militaire de Reims de 1793 à 1816.
Salle 13 : Vitrine Historique Hôpital militaire.
Salle d’histoire Militaire régionale : Vitrines d'uniformes, et d'armes du premier et du second Empire; 1e et 2e Restauration, Bataille de Reims le 13 mars 1814.

- BASILIQUE SAINT REMI :
Entrée par le côté (à droite)

- PLAQUE COMMEMORATIVE :
CE SEPULCRE FAIT EN 1531 ET TRANSFERE DU TEMPLE ICI EN 1803 A ETE DONNE A L’EGLISE DE SAINT REMI PAR LE MOINE DORIOT QUI A ORNE CETTE CHAPELLE EN 1814.
PRIEZ POUR LE REPOS DE SON AME ET CELLE DE SON EPOUSE.
AN 1820


TOMBEAU DE St REMI :
Détruit en 1914-1918 reconstruit sans l’aigle.
Dès le début de l’Empire, le curé de la paroisse s’était préoccupé de refaire le tombeau du saint qui avait particulièrement souffert sous la Révolution, grâce aux souscriptions de généreux donateurs. En 1806, le moment de l’inaugurer était enfin arrivé. C’est alors que le curé eut une idée géniale, pour rehausser l’éclat de la fête et lui donner un caractère officiel. Il demanda au ministère des cultes l’autorisation de placer l’aigle impérial sur le monument restauré.
Naturellement la requête fut acceptée. La cérémonie fut célébrée en grande pompe, le 23 août 1807 et l’aigle impérial plana, dès lors, au-dessus des reliques de l’apôtre des Francs, avec cette inscription inattendue :
Protègente Napoléone Magno (Sous la protection de Napoléon le Grand)
Annonce de l’auguste cérémonie qui aura lieu le 23 du mois d’août 1807 en exécution de la décision de S. M. l’Empereur et Roi, qui autorise à placer l’aigle impérial au-dessus du tombeau de Saint-Remi … avec une ode composée par un élève du lycée Lefebvre-Forest sur le même objet.

- Bd HENRI VASNIER :
Statue du général Jean-Batiste DROUET, comte D’ERLON général de brigade 1799, de division 1803, comte de l’Empire 1809. C’est une œuvre de Louis Rochet qui fut érigée en 1849.
Au/MARECHAL DROUET/COMTE D’ERLON/SOLDAT EN 1792 NE A REIMS /L’ARMEE/SES CONCITOYENS/1849.
FLEURUS 1794 / ZURICH 1799 / HOHEN LINDEN 1800 / AUSTERLITZ 1805 /
IENA 1806 / LÜBECK 1806 / EYLAU 1807 / DANTZICK 1807 /
FRIEDLAND 1807 / VICTORIA 1813 / TOULOUSE 1814.


- CAVE CLIQUOT PONSARDIN :
Place des Droits de l’Homme, Caveau Napoléon : lit où coucha l’empereur du 13 au 16 mars 1814.

- CIMETIERE DU SUD,
Boulevard Dieu-Lumière :
sépulture : de Jean Baptiste HENROT. Il participe à la campagne D’ALLEMAGNE (1809); chirurgien sous aide-major au 9e Dragon, sert en Espagne et au Portugal dans l’armée de MASSENA. Prisonnier en 1812 il est transféré sur les pontons anglais.
Tombe surmontée d’un buste, 3e canton, 2e rangée à gauche en entrant.

- PLAQUE COMMEMORATIVE :
«ancien hôtel Ponsardin fils où il a logé en 1803 » apposée sur l’immeuble situé à l’angle de la rue Talleyrand et de la rue de Vesle (côté rue de Vesle) indique :
NAPOLEON / du 13 au 17 mars 1814 / FIT SEJOUR ICI EN L’HOTEL PONSARDIN / QUI FUT DETRUIT AU COURS DE LA GUERRE /1914- 1918.

- PLACE DROUET D’ERLON :
(86) hôtel Crystal de nos jours : le Cardinal CONSALVI exilé à Reims de 1810 à 1813 résida dans la maison qui s’élevait à cet emplacement. Détruit au cours de la guerre 1914-1918. (place des Coutures sous l’Empire)

- BASSES PROMMENADES :
combat en 1814.
Face au cirque : porte métallique du XVIIIe dite porte de Vesle ou porte de Paris.
Les troupes françaises se battirent et défilèrent dessous. Elle se trouvait à l’entrée de la ville direction Paris en 1814, actuellement place Stalingrad.

- RUE DE MARS :
Le général CORBINEAU s’y cacha lors de la reprise de la ville par les Russes ; il réapparut le soir du 13 après la victoire.



Plan du Cimetière du Nord


Pour plus de facilité pour la visite, demandez au conservateur il vous guidera avec plaisir dans ce petit père Lachaise.
Le mieux étant de prendre rendez-vous.




CIMETIERE -DU NORD : rue du Champ de Mars.

LA CHAPELLE fut reconstruite après la guerre 1914- 1918
Le corps de GONZZE de ROUGEVILLE y fut déposé sur le sol après son exécution. Le lendemain, le cadavre fut retrouvé nu sur les dalles. Il fut ensuite enfoui dans la fosse commune.
nota : Il fut le chevalier de Maison Rouge pour Alexandre DUMAS

2e division :

- Andrieux 1761-1835 :
Adjoint qui reçut l’empereur en 1814.

- François Louis Jérôme BARON 1750-1833 :
Avocat il fut élu député du Tiers Etat pour le bailliage de Reims, le 26 mars 1789. Il devint président du tribunal de district de Reims (1791-an IV), puis du tribunal civil de la Marne (An IV- an VI) Il fut successivement membre du Conseil des Anciens, 23 germinal an VII (12 avril 1799) et du Conseil des Cinq-Cents, représenta la Marne au corps législatif 4 nivôse an VIII (25 décembre 1799. Il démissionna de cette charge en 1805. Il fut nommé magistrat de sûreté à Reims, président de la cour de justice criminelle de Reims et enfin conseiller à la cour d’appel de Paris en 1810 jusqu'à sa mort le 11 mai 1833.

- Jean-Baptiste DESSAIN de CHEVRIERES 1750-1825 :
Fut député royaliste au Conseil des Anciens, procureur de la commune en 1790-1791, procureur impérial et membre du Conseil municipal avec Tronsson-Lecomte, et redevient royaliste à la chute de l’Empire.

- Lanson 1777-1858 adjoint :
Fut chargé de la direction et de la surveillance de l’Hôtel-Dieu et de l’Hôpital militaire de Saint-Remi en 1814 et 1815.

- Jean Nicolas MACQUART 1752-1831 :
Abbé, aumônier et professeur de philosophie aux lycées de Reims. Il fut Précepteur du prince Volkonski. (Le prince fut gouverneur de Reims pour les alliés.)

- Ponce Jean Nicolas Philippe PONSARDIN :
Député de la Marne à la chambre des représentants, maire de Reims en 1810, baron en 1813, siégea pendant les Cent Jours à la chambre des députés et reçut la légion d’Honneur.
(Chapelle de la famille Clicquot Ponsardin.)

- Marie Claude Bernard VERRIER (colonel d’artillerie) :
Il sert en Allemagne et en Russie.
Monument avec ornements militaires.
Allée de droite en entrant, à gauche avant la chapelle.


3e division :

- DERODE CORNETTE 1760-1808 :
Négociant. Le Premier Consul a visité sa manufacture en 1803.

- Jean -Baptiste Marie DUQUENELLE 177O-1835 :
Médecin chirurgien-élève en 1792, il rejoignit l’armée de la Meuse. Chirurgien-chef de l’Hôtel Dieu il signala son savoir et son dévouement lors de l’encombrement des hôpitaux rémois en 1814 et 1815.

- Félix Désiré SOULLIE 1795-1868 :
Avocat, député, élève de l’abbé Macquart, il fut engagé volontaire dans la cavalerie en 1814, et en 1815 fit la campagne de Belgique.


4e division :

- ASSY-VILLAIN 1764-185O :
Adjoint au maire il reçut Bonaparte en 1803.


6e division :

- Louis Sébastien BERTON, né à Reims le 6 mars 1746. Religieux minime, il avait fait profession à Reims, le 27 août 1764. Il est devenu supérieur de l’école militaire de Brienne avec mission d’y remettre l’ordre. "Il est trop dur, disait de lui son élève Napoléon" ; il ne réussissait pas à se faire obéir malgré sa figure rébarbative. En 1801 Berton devint directeur du collège des Beaux-Arts de Compiègne, puis sous l’Empire, en 1805, il fut nommé premier proviseur du lycée de Reims jusqu’en 1808. Il est mort en retraite à Reims, le 20 juillet 1811.
(sépulture Houzeau Muiron)

- JOBERT-LUCAS 1766-1841 : nommé maire de Reims sous le Consulat le 30 prairial an VIII (19 juin 1800), et resta en fonction jusqu’au 22 germinal an XIII (12 avril 1805).

- MITEAU 1767-1841 : chef des gardes d’honneur de la ville. Le général YORCK a logé chez lui du 14 au 16 février. (4 rue de la Grue)

- Nicolas Marie LE ROY 1760-1832 : participa au conseil des Cinq-Cents, en l’an IV ( 1795) Fut le premier sous préfet de Reims, poste qu’il occupa à compter du 18 février 1800.


7e division :

- L’ESPAGNOL DE BEZANNES 1768-1848 : colonel

- RUINART DE BRIMONT 1770-1850 : négociant royaliste assurait le service régulier des subsides versés au cardinal Consalvi, exilé à Reims en 1810.

- TASSIN DE MONTAIGU 1762-1849 : capitaine

- Un monument érigé en 1826 haut de deux mètres,
commémore la mémoire de neuf officiers de la grande armée tués ou morts de leurs blessures pendant la bataille de Reims, porte l’inscription suivante :
Ici repose Messire Louis Legout-DUPESSIS, chevalier seigneur de Bordes, capitaine au service de la France, mort de ses blessures à Reims, le 3 mai 1814, priez pour lui.
Il appartenait au 3e régiment de gardes d’honneur. Il avait été blessé aux cotés de Ségur dans la charge du 13 mars.

On lit au verso : HONNEUR AUX BRAVES:

- Joachim ABDAL, né à saint Pons Hérault, aide de camp du général Meunier, tué à la défense de Reims, le 11 mars 1814, âgé de trente ans.

- Louis VIDAL, né à Grasse, capitaine aux chasseurs de la garde, tué le 13 mars, âgé de vingt-neuf ans.

- Joseph QUIQUAND, né à Rougemont Doubs, lieutenant au 4e Reg de Voltigeurs de la Garde, mort de ses blessures le 22 mars, âgé de trente-trois ans. (blessé le 7 mars Bat de Craonne)

- Claude GAITTE, né à Autun, capitaine au 2e Reg d’éclaireurs de la Garde, mort de ses blessures, le 26 mars, âgé de quarante-quatre ans. (Blessé 7 mars Bat de Craonne)

- Prosper GALLAND, né à Blanse- Berry Indre, lieutenant au 5e Reg de chasseurs à cheval, mort le 2 avril, âgé de trente-neuf ans. (Blessé 14 mars combat de Clarac)

- François GERRIER, né à Metz, officier de la légion d’honneur, commandant d’artillerie à cheval de la Vieille Garde, mort de ses blessures le 22 juin âgé de trente et un ans.

- Maurice BROSSES, sous lieutenant au 1r Reg des voltigeurs de la Garde, mort de ses blessures le 14 juin.

- Désiré BERGUIN, né à St Domingue, lieutenant au 5e Reg de Ligne, mort de ses blessures le 22 juin.

- Maximilien de GUERIN DE BRUSLARD, né à Ablon, capitaine de dragons, mort le 6 juillet 1814.


- Un autre monument érigé en 1893 ou 1894 à la forme d’une pyramide tronquée,
est entouré d’une grille et porte les inscriptions suivantes :
Sur la première face :
A la, mémoire du PRINCE GAGARINE, commandant des Baschkirs, tué à la porte de Paris, le 5 mars 1814 âgé de vingt-trois ans ;
de JOSEPH de HECK, capitaine de l’état-major russe, chevalier des ordres de Sainte Anne et Vladimir, né en 1785
tués au combat des promenades le 7/9 mars 1814.
"inter arma caritus".


nota : le Prince GAGARINE, fait prisonnier à Berry au Bac, fut envoyé à Paris et aucune preuve ne permet d’affirmer que l’officier russe repose ici.

Sur le côté droit : A la mémoire des français morts à la défense de Reims en 1814
Pro PRATRIA CECIDERUNT


Sur le côté gauche : Aux soldats russes morts à Reims en 1814
Hostes … Fratres…


La partie postérieure :

César- René- Marie- François- Rodolphe de VACHON, comte de BELMONT BRIANCON, colonel major du 3e Reg de Gardes D’honneur, marié à Melle Clémentine de CHOISEUL GOUFFIER, mort à la défense de Reims le 13 mars 1814. (nota : reprise de Reims)
DECORUM PRO PATRIA MORI




8e division :

- TRONSSON-LECOMTE 1749-1836 maire de 1805 à 1809 élu au sénat, le 2 mai 1809.
Rencontra Napoléon à Strasbourg, en 1806 pour le retour des frères des écoles Chrétiennes.
La stèle est curieusement emprisonnée dans un if.



10e division :

- Jean Baptiste DROUET D’ERLON : (monument surmonté de son buste)



22e division :

- Nicolas NOEL 1746-1832 médecin, chirurgien-major des colonies en 1776 à l’armée d’Amérique, de retour en 1783 s’intéresse au mesmérisme qu’il condamne. Partisan enthousiaste de la révolution, nommé en 1792 chirurgien en chef de l’armée du Nord et inspecteur général du service de santé en 1793, se trouve en mission à Nantes lors de la répression de Carrier. Renonce à ses fonctions et obtient de regagner Reims. Il achète un ancien cimetière, sur lequel il ouvre une école de médecine. Le matin et le soir sont consacrés aux dissections, l’après-midi aux consultations, soins et vaccinations, le tout gratuitement. Chirurgien-major de l’hôpital militaire en 1814.
(Le baron Larrey cite dans ses mémoires) :
J’ai admiré le zèle et l’activité de monsieur Noël chirurgien-major de l’hôpital militaire où étaient les blessés étrangers.



Suite de la visite:



Le long du mur du cimetière : à droite en sortant derrière le monument au mort : (actuellement atelier municipal)
- Alexandre Dominique Joseph GONZZE de ROUGEVILLE né le 17-09-1761 à Arras (Pas de Calais) conspirateur qui renseignait l’ennemi fut fusillé le 10 mars 1814 à la tombée de la nuit.

Porte MARS :
en 1812 le gouvernement alloua 2000 F pour dégager l’édifice du haut en bas du Coté de la ville.

- MONT Saint Pierre : sortir de Reims après Tinqueux à droite. (commune de Champigny)
Obélisque commémoratif de la bataille du 13 mars 1814 l’inscription est la suivante :
NAPOLEON / DIRIGEA / EN CE LIEU /LA REPRISE / DE /REIMS / 13 MARS 1814

- FERME DE BAS-LIEU : Détruite au cours de la guerre 1914-1918 : reconstruction moderne.
(Voir chapitre cimetière du nord Rougeville)
PLAQUE : FERME DE BASLIEU
Pour s’y rendre prendre la direction de St THIERRY, route N 344 direction A 26 première sortie à droite; après le pont du canal passer sous le pont de la route nationale, première droite puis première à gauche. La ferme se trouve au bout de la route.

- SAINT-LEONARD : dans la grande rue à la sortie vers la N 44 face au parking communal, petit jardin clos, aire de pique- nique, accessible à pied. Une colonne a été posée à la place de l’église détruite en 1814 par les Cosaques.
L’Inscription suivante figure sur la partie inférieure :
L’EGLISE DE SAINT-LEONARD AYANT ETE DEMOLIE EN 1814 CETTE CROIX A ETE POSEE LE 18 MARS 1824 A L’ENDROIT MEME DE CETTE EGLISE OU ETAIT LA CHAISE A PRECHER ET BENIE SOLEMNELLEMENT LE 11 AVRIL 1824.

Parc de la cure d’Aire, (la Haubette) rue Flin des Oliviers : colline ST GENEVIEVE sous L’EMPIRE.
dans ce parc divers monuments commémorent les combats de 1814.
- Au centre un obélisque couronné de quatre boulets de canons, sur la face une inscription commémorative :
NAPOLEON A CAMPE ICI LE 13 MARS 1814
Sur la face Ouest : AUX / TROUPES / FRANCAISE VICTORIEUSES / BATAILLE DE REIMS / 13 MARS 1814
Toujours dans le parc, se trouvent diverses dalles.
1814 aux Marie -Louise
C’est ici près du portail d’un des moulins que Napoléon 1er / A PROXIMITE DE L’ARRIERE DE LA MAISON HISTORIQUE SISE, / … / QUI ABRITA L’EMPEREUR DE 11 H A MINUIT LE 13 MARS 1814 AVANT SON ENTREE A REIMS A 1 H DU MATIN
13 MARS 1814 NAPOLEON 1er EST EN OBSERVATION AU MONT St PIERRE DE 2 A 4 HEURES PRISE DE LA BUTTE St GENEVIEVE DE 4 HEURES A 0 HEURE BIVOUAC IMPERIAL ICI A 7 HEURES
- ETAT MAJOR ENTOURANT NAPOLEON 1er / DANS LA NUIT DU 13 MARS 1814. MARMONT BERTHIER NEY LEFEBVRE DROUOT BERTRAND
ROND POINT DU VIEUX GRENADIER



VISITE OFFICIELLE DU PREMIER CONSUL A REIMS AVEC JOSEPHINE LE 10 AOUT 1803



Le mercredi 10 août 1803 le Premier Consul et son épouse s’arrêtèrent dans l’ancienne ville des sacres. Reims les reçut avec les honneurs habituellement réservés aux rois.


REIMS en 1803 :

Ville de 28 000 habitants Reims était dominée par l’industrie lainière depuis le Moyen Age.

Le textile faisait travailler environ 20 000 personnes réparties entre une multitude de petits ateliers et 7 manufactures dirigées par 3 fabricants, MM Dérodé, Jobert - Lucas, Ponsardin.
La production lainière rémoise, réputée pour sa qualité et sa diversité, était surtout destinée à l’exportation vers l’Espagne et l’Italie ce qui la rendait très sensible au contexte international.
De plus, Reims importait de la laine de l’étranger. En 1802, les négociants rémois avaient passé de nombreuses commandes de laine aux Etats-Unis en prévision de l’essor du commerce transatlantique rendu possible par la signature de la paix d’Amiens entre la France et l’Angleterre. Mais, la rupture de la paix au printemps 1803 fut une catastrophe : le prix de la laine et des étoffes s’effondra et provoqua la montée du chômage dans l’industrie textile.
Dans ce contexte d’avant-guerre, on comprend pourquoi les notables rémois, dont le maire Jobert–Lucas, l’un des plus gros employeurs de la ville avec Dérodé et Ponsardin, souhaitaient rencontrer le Chef de l’Etat ; il suffisait d’en trouver l’occasion.
Or depuis le 25 juin, le Premier Consul effectuait un voyage d’inspection dans les régions côtières et les régions industrielles du nord da la France et de la Belgique en prévision de la reprise de la guerre contre l’Angleterre. Le retour sur Paris mettait Reims sur son passage ; il fallait s’arranger pour que Reims soit la dernière ville étape avant la capitale.

Viendra ou pas?

Aussitôt que le voyage du Premier Consul dans les départements réunis fut arrêté et rendu public, la ville de Reims de tout temps distinguée par son attachement pour les Chefs de l’Etat, conçut l’espoir de le posséder dans ses murs. Elle fit présenter au Premier Consul une adresse qui lui exprimait ce vœu : elle était dans l’attente de l’accomplissement, lorsque le préfet du département lui annonça, le 10 Thermidor (30 juillet) l’arrivée prochaine du Premier Consul et de Joséphine. Cette nouvelle proclamée par toute la ville, y répandit une joie inexprimable. Les voyages en province de Napoléon remportaient un grand succès auprès des populations qui l’adulaient. Les municipalités rivalisaient pour offrir au Premier Consul des fêtes somptueuses avec bal, illuminations et divertissements populaires. Reims voulait accueillir dignement le couple dont l’arrivée était prévue début août.
Construire des arcs de triomphes, décorer l’hôtel de ville, la bourse, les manufactures, confectionner des guirlandes, banderoles, prévoir les illuminations, choisir des étoffes de production locale.
Le 6 août, coup de théâtre: le préfet annonce qu’il n’a plus l’intention de s’arrêter à Reims! C’est la consternation. Aussitôt la municipalité réagit et envoie une délégation le 7 août au Premier Consul à Mézières. A son retour, la députation déclara à la foule qui l’attendait place de l’hôtel de ville: « nous l’aurons ! »

Le Premier Consul et le cortège officiel arrivent c’est un concert de louanges

A 3 heures du matin il arrive au faubourg de Cérès où étaient réunies les autorités locales ainsi qu’une foule immense. Après le discours de bienvenue, le 1er adjoint Assy-villain présenta à Bonaparte les clefs de la ville renouvelant ainsi l’accueil traditionnel fait aux rois.
Ensuite le cortège officiel, à travers les rues de la ville illuminée, gagna le palais (hôtel Ponsardin fils rue de Vesle) escorté par la Garde d’Honneur Rémoise (1). Sous les cris de vive Bonaparte.
Le 10 août, à 9 heures du matin, un préfet du palais annonce aux autorités qu’elles seront reçues en audience à partir de 13 heures.
De 13 à 16 heures, Napoléon et Joséphine reçoivent suivant une étiquette précise : 36 délégations, les autorités départementales, les municipalités des villes les plus importantes de la Marne, les autorités ecclésiastiques rémoises, la magistrature et les représentants de l’armée. Ils durent écouter 15 discours flatteurs pour saluer les vertus héroïques d’un Triomphateur; les discours reflétaient la reconnaissance, l’admiration, la joie de voir le Premier Consul en chair et en os. On en profita pour suggérer à Bonaparte d’accorder sa protection au commerce rémois !
Ensuite le conseil municipal présenta à Mme Bonaparte, une délégation de 12 jeunes filles de bonnes familles de six à douze ans « vêtues de blanc et d’une manière assortie aux grâces de leur âge », et qui portaient 8 corbeilles de poires de rousselet (2), des pains d’épices, des tablettes, pâtes et autres préparations particulières à Reims. Ce qui était offert traditionnellement aux souverains le jour du sacre. Joséphine embrassa l’une des fillettes et lui donna une croix d’or émaillée ornée de cinq diamants brillants et attachée à une longue chaîne, puis félicita ses camarades.

Visite de la ville par Bonaparte

A quatre heures et demie de l’après-midi, le Premier Consul montait à cheval et parcourait la ville escorté de sa garde d’honneur. Il visitait ensuite deux manufactures, celle du maire Jobert-Lucas et celle de Dérodé. Les plus importantes de la ville et la chambre de commerce (actuellement le palais du Tau) où une réception était organisée par Ponsardin. Cette visite fut un succès populaire pour le couple.
Dans les ateliers de tissage et dans la salle de la bourse eut lieu la présentation de la production locale de textiles. Les négociants exposèrent les différents types d’étoffes qui faisaient la renommée de Reims : flanelles, wilstons, schalls, marocs, duvets de cygnes, toilinettes, imitation de draps de Sedan, de Louvrier et de Belgique. Il faut rappeler que lors de l’exposition de 1802, à la première exposition des produits de l’industrie française au Louvre, les manufacturiers rémois s’étaient distingués en remportant 2 médailles d’argent pour leurs étoffes imitant la production britannique : le développement de l’industrie française servait d’arme économique contre l’Angleterre.
« Lors de la visite de la manufacture Jobert-Lucas, celui-ci avait offert à Joséphine un châle qu’elle prit aussitôt jetant, sur une table le sien qu’elle portait, pour couvrir ses épaules avec. » La production textile rémoise permettait de montrer qu’elle soutenait la politique économique du gouvernement et en échange espérait des commandes officielles.
La réception du couple était pour les Rémois une opération commerciale pour avoir des marchés sûrs (État, industrie de luxe) indépendants du contexte international.

Joséphine au bal

Puis Joséphine, accompagnée de ses quatre Dames de Palais et des généraux Duroc, Lauriston, Soult et de préfets de Palais, se rendit au bal offert en son honneur par la ville !
Elle fut accueillie dans la cour par le préfet de la Marne (Bourgeois de Jessain), le sous préfet (Leroy) et les autorités rémoises. Joséphine prit place sur l’estrade qui dominait la salle du Tau. Cinq cents dames de la bourgeoisie lui furent présentées et elle y resta une heure.

Diner au palais

Pendant ce temps Bonaparte était resté à l’hôtel Ponsardin et venait d’achever un dîner officiel avec les autorités locales qu’il avait invitées à sa table. Vers 19 heures s’étaient présentés le préfet de la Marne, son épouse et sa fille, le 1er adjoint au maire, l’Evêque de Meaux Mgr Barral dont dépendait Reims, le préfet de l’Aube, les généraux Guérin, Rigaud et Valence et enfin le sénateur Monge. La conversation roula sur les choses relatives à l’intérêt public, sur les problèmes du moment. La question des commandes de l’Etat fut-elle évoquée ?
Bonaparte, après dîner, se retira dans son cabinet de travail, où comme d’habitude, il passa une partie de la nuit. Le lendemain matin à 6 heures les hôtes illustres quittaient Reims enchantés de leur séjour, salués par les autorités et au milieu des acclamations de la foule en liesse.


Notes:
1/ La Garde d’Honneur était une unité de parade temporaire qui servait uniquement le temps des visites officielles dans les villes concernées. Elle était recrutée parmi les jeunes gens de bonne famille et elle avait pour tâche d’escorter le chef de l’Etat aux côtés de l’armée. A Reims pour la venue du Premier Consul elle se composa d’une soixantaine d’hommes à cheval et à pied qui avaient pour l’occasion été pris dans le corps des pompiers qui venait d’être crée. Mais ils reçurent un uniforme de circonstance.
2/ Les poires de rousselet étaient une des spécialités de la région rémoise : le conseil de villes en offrait en présent dès le XVIe siècle, à de hauts personnages : en 1606, Henri IV en reçut une caque ; le 28 mai 1825, le jour du sacre de Charles X, le maire Ruinart de Brimon en remit huit corbeilles au monarque.



LA BATAILLE DE REIMS: 13 MARS 1814



Janvier 1814, les troupes russes, autrichiennes et prussiennes ont franchi le Rhin et envahi la France.
Le 12 mars le général de Saint-Priest émigré au service de la Russie, tente une offensive contre Reims, qui est occupée par une petite garnison sous les ordres du général Corbineau. La ville est défendue par environ 150 hommes qui après une petite résistance cèdent les parties de la ville et se réfugient sur Chalon-sur-Vesle devant les 20 000 hommes du 8e corps russo prussien.

Le 12 mars, à Soisson, l’empereur est informé de l’entrée de ST Priest à Reims et ainsi qu’il a rétabli la liaison entre l’armée de Silésie et l’armée de Bohême.
Dès lors, une fois encore, BLUCHER et SCHWARSENBERG sont reliés !
Si donc l’empereur veut pouvoir appeler à lui les garnisons du nord et inquiéter l’armée de Bohême, la possession de Reims lui est plus que jamais nécessaire. Avec une admirable lucidité, Napoléon discerne de suite les avantages immédiats qu’une victoire à Reims lui assurerait. En dehors du point de vue stratégique, une victoire le 13 mars, trois jours après les journées de Laon, aurait un effet moral d’autant plus considérable que cette victoire serait inattendue.

Une heure à peine après avoir reçu la nouvelle du succès de St Priest l’Empereur a pris sa résolution. Il quitte Soisson le 13 mars à deux heures du matin.
Le général de ST Priest à qui les dépêches de BLUCHER, quelque peu exagérées, avaient annoncé « la défaites totale des Français à Laon », était sans inquiétude. Voulant donner deux ou trois jours de repos à ses troupes, il les dispose en toute quiétude à Reims et ses environs : l’infanterie prussienne occupe Bezanne, Cormontreuil, Ormes, Gueux, Muizon, Rosnay et Thillois ; la cavalerie est autour de Jonchery-sur-Vesle, les Russes s’installent à Reims et dans les faubourgs, prenant également possession de l’hôpital militaire aménagé dans l’ancienne abbaye de Saint-Rémy, cantonnée de Beaumont à Rosnay elle était étendue sur une largeur de 26 km.
Le comte de St Priest, pour célébrer sa victoire, prescrit de faire chanter des Te Deum à Bezanne pour les Prussiens, près de la porte Mars pour les Russes et à la cathédrale pour lui-même et son état major.

Au même moment à 9h, la cavalerie de Bourdesoulle qui, réunie aux gardes d’honneur du général Defrance, formait l’avant-garde de Marmont, rencontra à un quart de lieue de Rosnay une patrouille de cavaliers ennemis ; ceux-ci tournèrent bride sans tirer un coup de carabine. Les lanciers français les poursuivant, entrèrent au grand trot dans le village où deux bataillons de Landwehr prenaient tranquillement leur repas. Nombre de Prussiens furent sabrés avant de pouvoir saisir leurs armes. Les autres formés en carrés gagnèrent Orme où il se retranchèrent derrière les murailles du cimetière. Dans cette position, ils défiaient les charges des cavaliers, mais ayant bientôt vu l’infanterie de Ricard, il se rendirent à discrétion. La résistance ne fut pas plus sérieuse dans les autres villages, à Gueux où le général Jagow s’échappa sur un cheval non sellé, à Thillois où des fantassins, surpris au lit, combattirent nus pieds et en chemise. Les têtes de colonnes française purent ainsi s’avancer jusqu'à trois kilomètres de Reims. Là Marmont fit faire halte conformément aux instructions de l’Empereur.
Les fuyards annoncent à ST Priest l’approche de l’armée française. Il reste incrédule. C’est une fausse alerte, un hurrah de partisans. Sa sécurité est incomplète. Entre une et deux heures de l’après midi, le général daigne sortir de Reims et distinguant des canons sur le front français, il se décide à faire prendre position à ses troupes en avant de la ville.

Immobilisé par l’attente de l’Empereur, Marmont laissa les Russes et les Prussiens couronner les hauteurs de St Geneviève et s’y placer dans tout l’ouest Reims, St Brice, Tinqueux et Bezannes.

A 15h seulement, Napoléon rejoint le duc de Raguse à hauteur du mont St Pierre. Mais il arrive seul. Ney et la veille garde de Friant sont toujours en arrière, ils ne pourront prendre part au combat qu’un peu plus tard. Aussi, l’Empereur qui est résolu à ne prononcer son mouvement en avant qu’avec toutes ses troupes et qui ne veut pas pour le moment s’engager encore à fond, fait immédiatement reculer un peu les deux groupes de cavalerie de Bourdesoulle et de Defrance et donne l’ordre aux batteries à cheval d’interrompre leur tir. Ceci confirme St Priest dans son idée et il ne s’inquiète donc nullement de ses lignes de retraite.
L’armée alliée prend donc ses emplacements de combats à l’ouest du petit ravin de la Muire, s’appuyant à Bezannes. Au centre, vingt-quatre bouches à feu sont amenées vers le faubourg d’Epernay sur la colline ST Geneviève. La droite est formée des troupes russes qui se prolongent jusqu’à la Vesle du côté de Tinqueux.
Vers 16 heures, Napoléon qui vient de recevoir avis de l’arrivée de Ney et de la division Friant, prend ses dispositions pour l’attaque. A quatre heures du soir, le 13 mars, on ne peut guère compter que sur deux heures ou deux heures et demie de jour. Aussi l’Empereur prend de suite des dispositions pour une offensive vigoureuse avant la nuit. Toute l’infanterie du 6e corps se porte en avant, des deux côtés de la grande route de Soissons à Reims. Le général Defrance éclaire la marche ; le général Sébastiani avec deux divisions de cavalerie de la garde Colbert et Exelmans, flanque Marmont vers Tinqueux, tandis que Bordesoulle protège le flanc droit du 6e corps au sud de la route de Bezannes ; de ce côté l’empereur détache la division Merlin, soutenue par un régiment de cuirassiers pour arrêter vers Cormontreuil. Les bataillons prussiens attaquées entre trois puits et Cormontreuil, sont cernés dans un fond et se rendent aux Français.
Le général Ricard en tête du 6e corps aborde résolument les Russes avec une extrême furie il les culbute, traverse le ravin de la Muire, atteint les pentes de la hauteur de Sainte Geneviève, pousse ses troupes jusqu’au faubourg d’Epernay. le choc ébranle la ligne ennemie, la scinde en deux: au sud les Prussiens, au nord toute l’artillerie et une division russe.

Au nombre des assaillants, et à la vigueur de l’attaque le comte de Saint PRIEST comprend que Napoléon est présent. Il donne des ordres pour la retraite et se porte lui-même avec tout son état-major dans le fond de Muire pour l’accélérer, lorsqu’il fut atteint mortellement par l’éclat d’un obus lancé du Mont Saint-Pierre et venu éclater au milieu de l’état-major. Restés sans chef, Russes et Prussiens se replient en désordre sur le faubourg de Vesle. Le 3ème régiment de gardes d’honneur, le général De Ségur à sa tête, les y pousse et les y devance. Les gardes enlèvent une batterie, passent sur le ventre à un carré et refoulent huit cents cavaliers, précipitant les uns dans les fossés de Reims, écrasant les autres contre la porte de la ville. Eux-mêmes sont arrêtés par l’obstacle. Ils ne peuvent ni avancer ni reculer, pris entre le feu des tirailleurs postés sur les remparts et celui des Russes qui battent en retraite, qu’ils ont coupés et dépassés dans cette magnifique charge. Le général de Ségur se voit avec 60 hommes au milieu de trois mille ennemis. Le colonel de Belmont tombe mortellement blessé, le capitaine Legoût-Duplessis, blessé, Ségur atteint d’une balle à bout portant et de deux coups de baïonnette, parvient à se réfugier dans une masure en ruine. La nuit était complètement tombée à six heures et demie du soir. L’infanterie de Richard était maîtresse du faubourg de Vesle ; Marmont, puis l’empereur s’étaient portés sur le plateau Sainte Geneviève et les rues de Reims étaient encombrées de fuyards.
Il ne s’agissait donc plus que d’emporter la grille de la porte de Vesle ! On se battit là jusque passé onze heures. Pendant ces assauts que soutenaient cinq régiments russes, le reste des troupes ennemies évacuait la ville par les routes de Neufchâtel et de Berry-au-Bac. Ne pouvant déloger les Prussiens trop fortement retranchés à la porte de Paris, il fit passer la Vesle, à Saint Brice, aux Chasseurs à cheval et aux Lanciers polonais de la Garde. A onze heures du soir, ces derniers débouchent sur la route de Laon et surprennent l’armée ennemie en pleine retraite, qui est sabrée sans merci. Cette charge brillante de la cavalerie de la Garde scelle le sort de la bataille et vers minuit, on pénétra enfin dans la ville où le combat continua jusqu’à deux heures du matin.

Napoléon, prévenu par Marmont que la route est libre, descend alors du plateau Sainte Geneviève précédé d’un régiment de cuirassiers et du 3ème garde d’honneur, se dirige sur Reims par la porte de Vesle, escorté de sa garde. Dans ce défilé, la vieille garde rendit au 3ème garde d’honneur le plus glorieux des témoignages en leur cédant la pas. Mais aussitôt la grille franchie, l’Empereur est reçu par des acclamations enthousiastes. Les fenêtres s’éclairent, les cris mille fois répétés de “ vive l’Empereur “ dominent le bruit des dernières salves tirées par les Russes de Bistram en fuite devant les cuirassiers. “ Il faisait si clair qu’on aurait pu ramasser une aiguille", raconte le capitaine Coignet et la grosse cloche de la cathédrale salua l’entrée des vainqueurs. Napoléon se dirigea d’abord sur l’hôtel de ville où le peuple dans l’ivresse de sa joie le conduisit en triomphe. Puis avant de mettre pied à terre, il donna les premiers ordres pour le cantonnement des troupes. Ayant ainsi pris les mesures indispensables, l’Empereur à deux heures du matin, se fit conduire par Andrieu au logement qu’on venait de lui réserver rue de Vesle.
Il avait quitté Soissons depuis près de vingt-quatre heures, presque toutes les troupes avaient fait soixante kilomètres et depuis les premiers coups de fusil, dix-huit heures de combat s’étaient écoulées.

C’était une victoire complète : 4000 fantassins, 4000 cavaliers avaient culbuté 20 000 ennemis et leur avaient pris une ville, enlevé douze canons, fait plus de 3000 prisonniers, tué ou blessé plus de 3000 hommes. Les Français n’avaient perdu que 700 combattants.

Napoléon est de nouveau placé entre Blücher et Schwarzenberg. Cette victoire du 13 mars raffermit les courages et fait renaître les espérances parmi les troupes françaises, alors qu’elle déconcerte et terrifie les armées des coalisés.

Mais le 17 mars, Napoléon quitte Reims et reprend la route vers Epernay en direction de l’Aube. Il laisse à Reims le général Corbineau avec quelques troupes et vingt pièces de canon pour défendre la ville. Alors que Napoléon perd la bataille d’Arcis sur Aube, la ville est reprise par les Russes le 19 mars après un combat qui dure environ six heures. L’erreur a été d’abandonner Reims prématurément.
Pendant trois jours, il y a un immense et constant défilé de troupes. Winzingerode puis Blücher occupent la ville.
Le baron de Rozen est chargé des relations avec la municipalité, tâche dans laquelle lui succède, le 21 mars, le prince Volkonsky nommé gouverneur de Reims. Ayant le grade de major, Volkonsky est un homme d’une trentaine d’années. Courtois et bienveillant, il s’allie les suffrages du comité central.

Le 9 avril, l’abdication de Napoléon annonce le retour des Bourbons et l’installation de Louis XVIII.

La paix est proclamée à Paris le 1er juin. Volkonsky reste gouverneur de Reims jusqu’au 25 septembre. Après son départ se termine la période de l’invasion.


OFFICIERS TUES ET BLESSES EN 1814 AU COMBAT DE REIMS



ETAT-MAJOR GENERAL

Généraux de brigade Maréchaux de camp en 1814
13 mars 1814 Reprise de Reims
De Ségur (P), B
Piquet, B

SERVICE d’ETAT-MAJOR

Aides de camp
13 mars 1814 Reprise de Reims
Boullé, chef de bat, B

GARDE IMPERIALE

Infanterie
2e Régiment de tirailleur
Huel, capit, B 14 mars 1814 combat près de Reims

5e Régiment de voltigeur
Menet, capit, B 12 mars 1814 combat près de Reims
Renier, chef de bat, B 16 mars 1814 combat devant Reims

Compagnie de vétérans (vieille garde)
Colletier, lieut, T 12 mars 1814 combat devant Reims

CAVALERIE

Régiment des dragons (vieille garde)
Gibert, lieut, B 5 mars 1814 dans une reconnaissance route de Reims

2e Régiment de chevau-légers (vieille garde)
Parras, s lieut, T 14 mars 1814 en escortant des prisonniers russes

2e Régiment d’éclaireurs
Bombrain, capit, B 12 mars 1814 combat devant Reims
Bourdillon, lieut, B 12 mars 1814 combat devant Reims
Moll, capit, T 15 mars 1814 aux avant-postes

1e Régiment de garde d’honneur
De Campigneulles, lieut, T
De La Genevraye, lieut, B
De Lalonde, lieut, B 13 mars 1814 Reprise de Reims
Pierrier, lieut, B
Tillaye, chirurg, aide-major, T

3e Régiment de garde d’honneur
De Belmont- Briançon, col major, T
Legout- Duplessis, capit, B
De Kergrist, lieut, B 13 mars 1814 Reprise de Reims
Martin de Bourgon, lieut, B
Sapinauld, lieut, B

ARTILLERIE

Régiment d’artillerie à pied (vieille garde)
De Metz, capit, B 13 mars 1814 Reprise de Reims

Régiment d’artillerie à cheval (vieille garde)
Boisselier, chef d’escadron, T 3 mars 1814 Combat devant Reims

Compagnie de canonniers vétérans (vieille garde)
Cottelier, lieut, T 13 mars 1814 Reprise de Reims

GENDAMERIE

Force publique aux armées
13 mars 1814 Reprise de Reims
Margotta, lieut, T
Bossoreille, capit, B

INFANTERIE

Régiments d’infanterie de ligne
- 15e Régiment
L’Heureux, s-lieut, B 12 mars 1814 Bataille de Reims
- 43e Régiment
12 mars 1814 Combat devant Reims
Drevetont, capit, B (mort le 13 mars)
Perot, capit, B
Arnoult, s-lieut, B
Cauvry, s-lieut, B
- 50e Régiment
Vellot, capit, B 13 mars Reprise de Reims
- 66e Régiment
Vanneau, lieut, B 13 mars Reprise de Reims
- 122e Régiment
Bouquin, s-lieut, B 12 mars 1814 en Champagne (mort le 23 avril)
- 138e Régiment
Armieux, lieut, B 12 mars 1814 Combat près de Reims

Régiments d’infanterie de légère
- 2e régiment
André, lieut, B 13 mars 1814 Reprise de Reims
- 16e Régiment
Bouillié, chef de bat, B 13 mars Attaque de Reims
- 37e Régiment
Alfonso, s-lieut, B 14 mars Affaire près de Reims

TROUPES à CHEVAL

Dragons
- 5e Régiment
Lamy, s-lieut, B 13 mars 1814 Reprise de Reims
Morin, s-lieut, B 14 mars 1814 Devant Reims
- 23e Régiment
Girard, capit, T 13 mars 1814 Bataille de Reims

Chevaux- légers
1r Régiment
12 mars 1814 Combat prés de Reims
Bombrain, capit, B
De Bourgoing, s-lieut, B

Chasseurs
- 16e Régiment
13 mars 1814 Bataille de Reims
Develye, s-lieut, T
Koeffer, s-lieut, B

Hussards
- 2e Régiment
13 mars 1814 Reprise de Reims
Cresté, capit, B (mort le 11 juillet)
Parent, lieut, T
- 10e Régiment
13 mars 1814 Reprise de Reims
Leclerc de Ruffey, lieut, B


COMMENTAIRE DE LARREY SUR LA SITUATION SANITAIRE LORS DE LA BATAILLE DE REIMS


Dans ses mémoires Larrey dit:

A Reims, nous essuyâmes encore un combat sérieux. Les gardes d’honneur commandés par le général comte de Ségur, se couvrirent de gloire dans l’attaque de cette ville. Ils enlevèrent les premières portes, et les batteries de la porte d’entrée avec une rapidité inconcevable et une intrépidité rare. Nous eûmes peu de blessés du nombre desquels était le Comte de Ségur lui-même.
Nous trouvâmes dans les hôpitaux de cette place environ quatre cents blessés russes et prussiens. Je fis respecter les officiers de santé de ces nations; on les laissa auprès de leurs malades à qui il administrèrent avec nous tous les secours dont ils avaient besoin. Je fis quelques opérations délicates, dont deux extirpations de bras à l’épaule. Les sujets ont guéri plus tard. J'ai admiré le zèle et l’activité de M Noel, chirurgien-major de l’hôpital militaire où étaient les blessés étrangers. J’ai eu également à me louer des soins attentifs que Mr Quesnel, chirurgien-major de l’Hôtel Dieu, et de tous les autres officiers de santé de Reims.


Bibliographie



Cérémonies observées à Reims au passage de Bonaparte et description des fêtes qui lui on été données le 22 TERMIDOR an XI: bibliothèque CARNEGIE réf : RG169
Georges Boussinescq et Gustave Laurent: Histoire de Reims (tome II)
A Dry: Reims en 1814
Fain Baron : Mémoire
Houssaye H 1814
J.B.F.GERUZEZ : Description historique et statistique DE LA VILLE DE REIMS
Lachouque H :20 ans de campagne; La Garde Impériale
Larchey L : Les cahiers du capitaine Coignet
Larrey Baron : mémoires et campagnes du : tome IV
A Martinien. Tableau des Officiers Tués et Blessés pendant les guerres de l’empire (1805-1815)
Napoléon : Lettres Inédites de Napoléon à Marie Louise de 1810 à 1814; Œuvres de Napoléon Bonaparte T. V
Poirier Jules : Rôle Militaire de Reims pendant la Campagne de 1814
Ponteil F : la chute de Napoléon et la crise de 1814 -1815
Rocha Alphonse: Le Cimetière du Nord Deux Siècles d’histoire rémoise
Ségur Général Comte de : du Rhin à Fontainebleau
Sureau Jean Yves : les rues de Reims
Thiers A : le Consulat et l’Empire T XVII
Tranié J et Carmignani JC : les Polonais de Napoléon


REMERCIEMENTS:



A Mme MEILLE CHRISTINE assistante de conservation (Fonds révolution, empire, des archives municipales de Reims.)
A Mlle MONNIER FREDERIQUE conférencière
Et a M. SCHNEITER , maire de Reims pour le soutien accordé pour la remise en état du parc de la Cure D’Aire ainsi qu'à M. LAVOISY pour son écoute pour la pose de plaques près des monuments dans ce parc.


Réalisation : Christian Hanry 8 rue du prof Jean Le Men 51100 Reims

Janvier 2007



Voyez également l'autre page sur Reims.



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