
Dans cet échange sur le forum Napoléon 1er, un autre intervenant a cité le texte d'un autre auteur, Michel Larivière, qui reprend en partie les conclusions d'Henri Guillemin. Cyril Drouet s'est donc lancé dans une réfutation du texte de Michel Larivière qu'il qualifie, fidèle à son ton outrancier, d' "élucubrations".
Dans cette discussion, cependant, étrangement, personne n'a fait le constat que les intentions d'Henri Guillemin et de Michel Larivière étaient diamétralement opposées. Si le premier, que l'on taxerait probablement d'homophobe s'il avait réalisé son émission de nos jours, cherchait à jeter le discrédit sur Napoléon en révélant sa turpitude pour s'être livré à des relations homosexuelles (mais au moment où Guillemin avait fait son émission, ce que l'on appelle aujourd'hui homophobie était la norme, alors que la défense de l'homosexualité était l'exception), le second, tout au contraire, n'a nullement l'intention de discréditer Napoléon en affirmant qu'il aurait été bisexuel. Son intention est au contraire de montrer que l'homosexualité était beaucoup plus répandue que ce qu'on avait essayé de nous faire croire et que les admirateurs de Napoléon auraient bien tort de tenir des propos homophobes puisque leur héros n'avait pas dédaigné lui-même de se livrer à l'amour des hommes. Les écrits de Michel Larivière s'inscrivent assez clairement dans la même ligne que ceux d'historiens qui se revendiquent ouvertement comme homosexuels et entendent prouver en recherchant dans le passé que l'homosexualité est tout aussi naturelle que l'hétérosexualité, voire davantage.
Parmi ces ouvrages qui ne cachent pas leur caractère militant, on peut citer le livre de Didier Godard, Le goût de Monsieur. L’homosexualité masculine au XVIIe siècle, paru en 2002, qui va jusqu'à soutenir que l'homosexualité était davantage acceptée au XVIIe siècle que de nos jours, alors même qu'à l'époque, le crime de "sodomie" était passible du bûcher.

J'ignore si Michel Larivière revendique comme Didier Godard le monopole pour les homosexuels de pouvoir écrire sur l'histoire de l'homosexualité, mais il apparaît clairement qu'il est prêt à tout, même à utiliser les écrits "homophobes" d'Henri Guillemin, pour réaliser sa démonstration.
Cela dit, même si Michel Larivière cite des passages déformés extraits des mémoires de la femme de Junot, cela ne justifie pas d'évacuer définitivement les questions qu'on peut se poser à la lecture de ces passages :
Même si la mention de "lettres d'amour" présente dans la citation que Larivière faisait du texte de Laure Junot, n'est pas présente dans le texte véritable, l'hypothèse que cette lettre de Junot pourrait contenir des mots qui correspondraient à une déclaration d'amour ne peut pas être exclue, puisque c'est à la femme de Junot, à laquelle il était normal qu'il adresse des mots d'amour, que la question était posée.Cyril Drouet citant la duchesse d'Abrantès citant Napoléon a écrit :"Tenez, dit-il en me présentant la lettre de Junot... lisez cela, et dites-moi si votre mari vous écrit des lettres comme celle-ci."