Une mort triste :
En 1815, des groupes royalistes se livrent à des assassinats ou des massacres de militants, de personnalités révolutionnaires, de bonapartistes et de libéraux, avec la complicité des autorités qui mènent une répression légale.
À Avignon, le maréchal Brune, héros de l’Empire, est massacré par la foule et jeté dans le Rhône. Ces assassins se sont défoulés y'a pas de mot pour décrire les faits il se sont acharnés dessus sans remords.
Rumeur dans la ville
Voyons un peu le déroulement du drame : le 2 août, Brune arrive à l'hôtel vers 11 h du matin. Il tient absolument à y déjeuner. La place est un des endroits les plus animés d’Avignon, il y a un monde fou ! Pourtant la présence du général n'échappe pas à un ancien officier royaliste, qui le reconnaît.
Le bruit court vite. Brune est à Avignon ! Si, à l'hôtel de la place de l'Oulle ! « Il a tué la princesse de Lamballe ! » hurle un homme. « Il paraît même qu'il a promené sa tête au bout d'une pique dans tout Paris » murmure un autre...
Il n'en faut pas plus pour déchaîner la colère des ultra-royalistes. La place se remplit en un éclair ! Là, il y a des hommes sur les toits des maisons voisines, là, certains sont armés de fusils ! Ca sent le roussi... La voiture de Brune quitte la place mais une foule l'assaille et lui lance des pierres.
L'assaut final
Forcé de faire demi-tour, Brune regagne sa chambre et s'y barricade en attendant que les choses se calment. Mais la foule veut la tête de Brune ! Le maire tente de dissuader la bande d'excités de commettre l'irréparable.
Rien n'y fait ! Voilà l'assaut ! Ils se précipitent par les fenêtres de l'hôtel, défoncent la porte de la chambre de Brune, lui font face ! L'un d'eux tire... Brune tombe, mortellement touché. 14 heures viennent de sonner, il agonisera pendant plus de 4 heures.
La prune de Brune
Dehors, on cause, on cause, la foule se demande. Que s'est-il passé dans cette chambre ? Pour toute réponse, on criera au balcon de l'hôtel que le maréchal s'est suicidé ! Même le procès-verbal confirme la chose. Pourtant, les royalistes chantent une toute autre chanson le soir-même :
« Un ange subtil Mit dans le fusil L'excellente prune Qui tua le maréchal Brune... »
Sur ordre du maire, le corps placé sur une civière est envoyé à l’hôpital en attendant qu'on ne l'inhume. Mais un flot de royalistes détournent la civière sur le pont Saint-Bénézet, jusqu'à la 13e arche. Là, ils jettent le corps dans le Rhône avant d'écrire sur le pilier du pont : « Ici est le cimetière du maréchal Brune »...
Je me receuille sur un grand de empire La tombe du maréchal et de son épouse à Saint-Just-Sauvage dans le département de la Marne (51) en région Grand Est.
