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par Hegel » 26 oct. 2020 22:57
Cher Claude M,
Dutroux a été condamné à un emprisonnement à perpétuité assorti d'une "mise à disposition du gouvernement" (devenue en 2007 une "mise à disposition du Tribunal de l'application des peines") de 10 ans. A la lecture de ce jargon juridique un peu obscur, j'en avais conclu que la perpétuité n'en était pas vraiment et qu'inévitablement, il viendrait un moment où Dutroux aurait accompli sa peine, d'où cette "mise à disposition" qui semblait permettre de prolonger cette peine. Pour mieux comprendre de quoi il s'agissait, je viens de lire quelques informations sur ce sujet et il semble finalement que la perpétuité soit bien une peine qui peut se prolonger jusqu'à la mort du prisonnier. Je ne comprends donc pas très bien l'utilité de cette "mise à disposition", même si une demande de libération conditionnelle peut être introduite en cas de condamnation à perpétuité.
C'est dans le cadre de cette demande de libération conditionnelle qu'un rapport psychiatrique vient d'être rendu la semaine dernière concernant Dutroux, dont les conclusions ont amené son avocat à renoncer à introduire cette demande de libération pour son client.
Réintroduira-t-il une nouvelle demande dans quelques années ? Ce n'est pas certain, car il est probable qu'une nouvelle demande n'aboutira pas davantage que celle qui avait été envisagée.
On peut d'ailleurs difficilement parler d'accorder une "seconde chance" à Dutroux dans la mesure où il avait déjà été emprisonné avant les enlèvements et au moment où il avait enfermé des enfants dans une cave, cet emprisonnement ayant été une des circonstances qui avaient causé la mort de ces enfants. Dans son cas, il apparaît clairement que la prison n'a aucun effet correctif ou dissuasif. Cet enfermement le met simplement hors d'état de commettre à nouveau des crimes. Le maintien en détention apparaît donc comme le seul moyen de s'assurer qu'il ne pourra pas récidiver.
Pour sa femme ou son complice Michel Lelièvre, en revanche, le risque de récidive était sans doute nettement plus faible. C'est ce qui a justifié leur libération. Cette libération a cependant été assez mal perçue par une partie de la population au point que Michel Lelièvre avait été agressé après sa libération.
Salutations distinguées,
Hegel
J’ai vu l’Empereur – cette âme du monde – sortir de la ville pour aller en reconnaissance.