Cipriani Franceschi a écrit : ↑21 déc. 2020 1:07
Cette auteur(e) enfonce une porte ouverte, il y a belle lurette qu'on savait le Code Napoléon de 1804 macho
L'ouvrage dont étaient extraites ces citations est un ouvrage de synthèse rédigé par les différents spécialistes des époques abordées. Gabrielle Houbre avait publié en 1997 un excellent livre intitulé
La Discipline de l'amour. L'éducation sentimentale des filles et des garçons à l'âge du romantisme. Dans ce livre, elle ouvrait de nombreuses portes dans un domaine qui n'avait jusque-là guère été étudié sous cet aspect.
Sa contribution au livre
Une histoire des sexualités, dirigée par Sylvie Steinberg, elle-même auteur d'une étude novatrice sur
La confusion des sexes. Le travestissement de la Renaissance à la Révolution (2001) n'avait nullement la prétention de révolutionner les connaissances, mais au contraire de présenter l'état actuel de la recherche dans ce domaine.
Il est donc tout à fait normal qu'elle mentionne des choses que l'on savait depuis "belle lurette". Ce serait au contraire tout à fait anormal qu'elle ne le fasse pas. Elle ne s'est toutefois pas limitée à répéter ce que tout le monde savait déjà, mais cite un texte peu connu de Portalis pour illustrer son propos.
Remettre en question l'utilité d'une telle synthèse équivaut à remettre en question l'utilité de la recherche historique et de l'enseignement de l'histoire.
Cipriani Franceschi a écrit : ↑21 déc. 2020 1:07
Sauf qu'il serait sain de rappeler que le Droit est une matière vivante, Napoléon lui-même déclara que son Code Civil serait amené à évoluer
Pourriez-vous citer votre source ? C'est bien beau de dire que Napoléon a déclaré que son Code civil serait amené à évoluer, encore faut-il que ce soit exact.
Concernant le texte de Portalis, puisque comme le montre Gabrielle Houbre, il justifie la législation par des considérations d'ordre biologique, il apparaît assez clairement qu'il percevait cette législation comme dictée par le "droit naturel" et donc que ce point lui paraissait sans doute aussi immuable que s'il avait été dicté par le "droit divin".
Cipriani Franceschi a écrit : ↑21 déc. 2020 1:07
la notion de puissance paternelle notamment (le fameux
pater familias) a disparue de notre législation en 1970, le Code Napoléon à son origine n'est que le reflet, la traduction dans les textes, d'une conception machiste de la société et d'une morale bourgeoise, ce qui ne l'a pas empêché d'être très efficace sur bien d'autres points, la preuve il existe toujours (en dépit de ses nombreux remaniements)
Il existait en France une loi qui interdisait aux femmes le port du pantalon. C'était une loi du 7 novembre 1800 (antérieure au Code civil donc) et elle a seulement été abrogée le 3 février 2013. La persistance de cette loi ne démontre nullement son efficacité. Elle n'était en fait plus appliquée depuis très longtemps, voire elle n'avait jamais été réellement appliquée en France, à la différence du Chili qui avait peut-être hérité de cette loi en s'inspirant du Code Napoléon pour rédiger son Code civil en 1855 et où, lors du coup d'Etat de Pinochet en 1973, les militaires s'en prirent aux femmes qui portaient des pantalons.
« Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? »