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par Diana » 15 janv. 2010 21:45
Lors de cette Guerre d’Espagne, deux lieux marquèrent profondément l’histoire de l’Espagne mais, également celle de la Pologne :
Somosierra une brillante et mythique charge d’une armée contre une autre armée qui devint légende et :
Saragosse deux sièges sans merci d’une armée contre un peuple.
Voici ce qu’écrivait, en 1830, Joachim Lelewel (1786-1861), historien polonais de renom mettant en évidence le pourquoi de ce sentiment de culpabilité que le Polonais ressentirent après les combats:
« Les Polonais devaient lutter en Espagne contre les gens d’un peuple qui ne leur avaient fait aucun mal, ni à eux, ni à leur cause nationale ; ils y gagnèrent une triste réputation, celle de croire de pouvoir servir à la cause en étant à l’étranger et compter, ainsi, sur la reconnaissance et les remerciements d’autrui. »
En 1819, Josef Mroziñski, soldat de la Légion de la Vistule, publiait à Varsovie son livre sur les sièges et la défense de Saragosse en 1808 et 1809, dont les deux protagonistes étaient, le peuple de la ville assiégée et l’armée qui essaie de la conquérir. Ce furent les récits des protagonistes polonais eux-mêmes qui contribuèrent à faire naître « l’anti-légende » concernant les sièges de Saragosse.
« Le valeureux caractère que montrèrent les habitants de Saragosse pendant le siège est une des plus belles images que nous a montré l’histoire des nations depuis les temps des sièges de Sagonte et Numance. »
Bien sur dans ses récits, Mroziñski met en évidence l’héroïsme des assiégés mais également celui des assiégeants, tout en concédant la raison morale aux premiers ; celle consistant à défendre l’indépendance de leur pays, chose qu’un patriote polonais, loin de son pays pour les mêmes raisons, comprenait parfaitement. Le vrai protagoniste de cette guerre était le peuple non seulement de Saragosse mais de toute l’Espagne.
« Pourquoi se souleva cette nation. (…) Ce ne fut pas seulement une partie des Espagnols, ni une classe sociale qui se rebella. Toutes les classes sociales du peuple de treize provinces, ayant des coutumes et mêmes des langues différentes et se haïssant, firent à l’unisson le choix de se donner la main. »
(À suivre)
Ref: SOLDADOS POLACOS EN ESPAÑA
Durante da Guerra de Independencia Española (1808/1814)
Grzegorz Bak
Agnieszka Matyjaszczyk Grenda
Roberto Monforte Dupret
Edición y traducción de
Fernando Presa Gonzalez
Huerga Fierro editores diciembre 2004
Modifié en dernier par
Diana le 16 janv. 2010 3:26, modifié 1 fois.
Le premier signe de l'ignorance, c'est présumer que l'on sait.
(Baltasar Gracián 1601-1646)