Chronologie: mars 1815: le vol de l'Aigle.



la carte.


De Golfe Juan à Grenoble, visualisez les étapes sur la carte.
Passez la souris sur les localités, elles s'afficheront sur la carte, cliquez sur les jours pour voir où Napoléon a dormi, cliquez sur le titre de la page pour revoir l’ensemble du parcours.
Les différentes haltes sont reprises et exliquées.




1r mars 1815



Débarquement à Golfe Juan.



2 mars 1815



Bivouac dans les dunes.
Campe sur le plateau de Roccavignon.
Napoléon marche, le bâton à la main et fait une pause à Saint-Vallier-sur-Thiey.
Halte à Escragnolles, étape à Seranon.



3 mars 1815



Passe à Castellane, va à Barrême où il passe la nuit.



4 mars 1815



Halte à Bédéjun, à Digne, passe la nuit au château de Malijai.



5 mars 1815



Franchit la Durance et arrive à Sisteron. Pour la première fois, il rencontre un peu de chaleur.
Le soir, il arrive à Gap entouré d'une foule enthousiaste.



6 mars 1815



Chauvet. Les paysans offrent de se joindre aux soldats mais Napoléon refuse.
Couche à Corps.



7 mars 1815



Laffrey, Vizille, Brié-et-Angonnes, Eybens et arrive à Grenoble.



8 mars 1815



Grenoble.
"Jusqu'à Grenoble, on me traita d'aventurier. A Grenoble, je fus prince."



9 mars 1815



Quitte Grenoble, passe plusieurs heures à Rives, arrive à Bourgoin.



10 mars 1815



Lyon.



11 mars 1815



Lyon.
Prépare les décrets qui vont rétablir le pouvoir que son abdication lui avait enlevé.



12 mars 1815



Lyon.
Reçoit les municipalités des environs.



13 mars 1815



Villefranche, Mâcon.



14 mars 1815



Tournus, Chalon.



15 mars 1815



Autun.



16 mars 1815



Avallon.



17 mars 1815



Déjeune à Vermenton, couche à Auxerre.



18 mars 1815



Auxerre. Il reçoit le maréchal Ney.



19 mars 1815



Passe à Joigny et à Sens.
Il couche à Pont-sur-Yonne.



20 mars 1815



Moret, Fontainebleau.
Le soir il arrive aux Tuileries, quelques heures après le départ des Bourbons.




Le vol de l'Aigle.



"Les Maréchaux de Napoléon" de Louis Chardigny (édition Tallandier)


Ce vol de l'aigle, de clocher en clocher jusqu'aux tours de Notre-Dame, comme nous devrions le détester pour le mal qu'il nous a fait, et comme nous l'admirons pourtant ! Il est le type parfait de l'aventure de cape et d'épée si chère au coeur des Français. Il est aussi le seul évènement ayant coûté à une grande nation cinquante mille soldats, des territoires importants, deux à trois cent mille habitants, une occupation étrangère de trois années et une énorme indemnité de guerre, il est, dis-je, le seul évènement de ce genre qui ait été glorifié par des chants, des poèmes, des monuments, des plaques et des statues.

Merci à Dalmatie.



Légende et vérité.



Georges Blond, Les Cent-Jours: Légende et réalité - P.126



« Jusqu’à Grenoble, j’étais un aventurier. A Grenoble, j’étais prince. »

A Lyon, on voit Napoléon agir en souverain. Il est à 460 km de Paris. Louis XVIII officiellement règne encore. Et, de Lyon, Napoléon, par les décrets du 13 mars 1815, anéantit l’autorité royale, supprime la monarchie des Bourbons. Ces décrets sont publiés dans le Journal du Rhône et le Moniteur les reproduira dans ses numéros des 21 et 22 mars, aussitôt après l’entrée à Paris.

Voici peut-être le moment de mettre fin à une simplification légendaire.

- L’Ogre de Corse a débarqué
- Le tyran abhorré des Français s’avance vers Digne.
- L’usurpateur semble vouloir marcher sur Paris.
- Bonaparte est à Grenoble.
- Napoléon Bonaparte arrive à Tournon.
- Napoléon couche à Fontainebleau.
- Sa Majesté l’Empereur est arrivé hier soir aux Tuileries.

Qui n’a entendu dire et répéter qu'on avait pu lire dans le Moniteur ( ou « dans tous les journaux » ) cette succession, savamment graduée, de titres à mesure de l’avance de Napoléon sur Paris ?

J’ai pu, grâce à l’obligeance de M. Jean Watelet, directeur du Département des périodiques à la bibliothèque nationale, visionner et faire photocopier les collections des journaux parisiens à cette époque. Dans certains commentaires, l’Empereur est malmené, traité d’aventurier, d’homme néfaste, etc., mais la légendaire succession de titres n’a jamais existé.

Les Français ont appris officiellement et à la fois par le Moniteur que Napoléon Bonaparte avait débarqué et qu’il fallait lui « courir sus ». Ensuite, à intervalles et assez brièvement, quelques informations sur la progression vers Paris, connue par les lettres ou télégrammes des préfets. Napoléon y est appelé Bonaparte (plus rarement Buonaparte) ou Napoléon Bonaparte, cela du Golfe Jouan à Paris. J’ai sous les yeux la photocopie de la première page du Moniteur daté précisément du 21 mars 1815, voici les premières lignes :

Paris, 20 mars.
Le Roi et les princes sont partis dans la nuit.
S.M. l’Empereur est arrivé ce soir à 8 heures dans son Palais des Tuileries. »


Quoi de plus objectif ? Le Moniteur est le Journal Officiel.

Par les décrets « lyonnais » du 13 mars 1815, la Chambre des Pairs est abolie, la Chambre es Députés est dissoute. Le trône, le Roi, les ministres ? On n’en parle même pas. Si : le séquestre est mis sur les biens formant l’apanage de la famille des Bourbons. Sont bannis du territoire français tous les émigrés rentrés depuis l’invasion.




Les illustrations.



Voyez également le Vol de l'Aigle dans les lieux.




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