Chronologie: Les Bourbons.




Les faux-pas des Bourbons.




Janvier 1815. Georges Blond, Les Cent-Jours – p 85.


Les Cendres du Roi.

Le 21 janvier, le cortège des cendres de Louis XVI et de Marie-Antoinette défila dans Paris devant une assistance sans respect. Boulevard des Italiens, des rires s’élevèrent lorsqu’un des chevaux s’abattit. Rue du faubourg Saint-Denis, une draperie du char s’étant accrochée à un réverbère, la foule cria : « A la lanterne ! » A Saint-Denis, l’oraison funèbre par l’abbé Boulogne, évêque de Troyes, fut un appel à la vengeance et il y en eut d’autres. Le curé de Saint-Germain-l’Auxerrois s’écria : « Jurez de poursuivre sans relâche les scélérats qui ont commis ce crime. » Heureusement la longue nuit du 21 au 22 janvier et les suivantes s’écoulèrent sans qu’eussent lieu les massacres annoncés par la rumeur.

Mais on avait l’impression que l’immense bienfait de la paix était oublié. La masse du peuple, et non seulement elle, par instants, pensait avec nostalgie à un régime et à un homme que moins d’un an plus tôt, elle avait maudit.

Le roi Louis XVIII, souffrant toujours de sa goutte, n’avait pu être présent à la cérémonie de Saint-Denis, Il était plus ou moins bien informé des incidents, des désordres à Paris et en province. D’ailleurs, il refusait de s’inquiéter : « Il ne tiendrait qu’à moi, écrivait-il à Talleyrand, de ne pas avoir un instant de repos. Et cependant mon sommeil est aussi paisible que dans ma jeunesse… Je sais qu’il existe de la fermentation, mais je ne m’en inquiète point. Un peu plus tôt, un peu plus tard, je verrai se dissiper ces nuages. »




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