Les acteurs: Franceschi.


Jean Baptiste Francesqui, dit Franceschi-Delonne, général, est naît le 4 septembre 1767 à Lyon et meurt le 23 octobre 1810 à Carthagène (Espagne)




Jean-Baptiste Franceschi, dit Franceschi-Delonne, naît à Lyon le 4 septembre 1767.

Comme son compagnon d'armes Lejeune, qui était général et peintre, Franceschi fut, au-delà de ses incontestables qualités militaires, un artiste. Le talent qu'il manifeste pour la sculpture lui permet d'être pensionnaire de la Villa Médicis à Rome et d'obtenir un premier prix.

Il rentre en France au début de la Révolution, il habite à Paris. Il s'engage, le 6 septembre 1792, à la compagnie dite des Arts. Grâce à son instruction, il est élu sous-lieutenant au 9ème bataillon de volontaires de Paris, appelé aussi bataillon de l'Arsenal, dont fait partie la compagnie des Arts.

Le bataillon est d'abord affecté à l'armée de Moselle, puis à celle de Sambre et Meuse. Il combat à Kaiserlautern (28-30 novembre 1793), Lambach, Uckerath et assure la retraite de Düsseldorf.

De 1794 à 1796, il sert dans l'artillerie. Puis le 9 novembre 1796, il rejoint le 4ème régiment de hussards avec le grade de lieutenant. Ses qualités d'intrépidité, de bravoure et de rapidité de prise de décision font de lui un excellent officier de cavalerie légère. Hoche le remarque à la bataille de Neuwied, le 18 avril 1797, et le nomme capitaine sur le champ de bataille.

Puis il sert sous Masséna, à l'armée d'Helvétie, dans l'état-major de la division du général Soult, dont il devient un ami fidèle.

Il est nommé, provisoirement, chef d'escadron le 13 octobre 1799. Lors du siège de Gênes (avril-juin 1800), il réussit l'exploit de sortir de la place assiégée et de rejoindre Bonaparte pour l'informer de la situation désespérée des assiégés. Puis il déjoue la surveillance de la flotte britannique qui bloque la ville et revient en canot dans Gênes, afin de porter un message du Premier Consul pour Masséna. Le maréchal Soult écrira, quelques années plus tard : "Le chef d'escadron Franceschi adressa au général en chef sur cette belle action un rapport qui est un modèle de simplicité et de modestie, qualités qu'il ajoutait à toutes les autres, à la plus haute intelligence, comme à la plus brillante valeur."

Après le siège de Gênes, il redevient aide de camp de Soult, puis il se retrouve au 4ème régiment de hussards en tant que chef d'escadron.

Il est nommé colonel le 3 novembre 1802. Le 15 juin 1804, il est fait commandeur de la Légion d'honneur. Le 1er février 1805, il reçoit le commandement du 8ème régiment de hussards. A la tête de celui-ci, il va s'illustrer à Austerlitz
le 2 décembre 1805. Avant la bataille, alors que la cavalerie défile devant Napoléon, celui-ci interpelle Franceschi : "Toujours mon hussard!... Toujours partout!... Toujours intrépide! ... Toujours prêt à donner un bon coup de sabre!..." Il aura une belle conduite lors de cette bataille et recevra ses étoiles de général de brigade le 24 décembre 1805.

Il rejoint ensuite l'Italie, d'abord sous les ordres d'Eugène de Beauharnais, puis Naples, où règne le frère aîné de Napoléon, Joseph, dont il devient aide de camp le 7 mars 1807.

L'année suivante, il épouse Anne-Adélaïde-Octavie, fille du général Mathieu Dumas, ministre de la Guerre du roi Joseph. Le général Dumas écrit au sujet de son gendre : "Mon estime pour ce brave officier et la juste opinion que j'avais de ses talents militaires et de son esprit supérieur, qui ne pouvaient manquer d'élever sa fortune, me déterminèrent à lui donner ma fille [...] Ce mariage dont je me promettais tant fut célébré au mois de février 1808 au palais de Portici."
Puis Franceschi suit Joseph Bonaparte à Madrid lorsqu'il devient roi d'Espagne. Il commande une brigade de cavalerie légère dans le 6ème corps de l'armée d'Espagne du maréchal Ney. Il combat à Lerin les 25 et 26 octobre 1808, où ses hussards écrasent la 2ème division espagnole du général Grimarest. Le 30 décembre 1808, il fait 1500 prisonniers et prend deux canons et deux drapeaux.

Suite à la réorganisation de l'armée d'Espagne par Napoléon, début 1809, il reçoit le commandement, le 17 janvier 1809 à Saint-Jacques de Compostelle, d'une division de cavalerie légère affectée au corps du maréchal Soult. Elle est composée des régiments suivants :

-1er hussards, ex-régiment de Bercheny, commandé depuis le 6 janvier 1807 par le colonel Jacques de Juniac,

-22 ème chasseurs à cheval, commandé depuis le 28 août 1808 par le colonel François-Michel Desfossés,

-8ème dragons commandé depuis le 7 décembre 1806 par le colonel Alexandre de Girardin,

-chasseurs hanovriens commandés depuis le 24 octobre 1803 par le colonel Charles-Joseph Evers, un Bruxellois au service de la France depuis juillet 1792.

Début 1809, l'Espagne semble pacifiée, mais il y a, au Portugal, une menace britannique. Napoléon y envoie Soult par le Nord. Franceschi prend Vigo et descend vers le sud sous la menace constante des partisans de La Romana. Le 5 mars 1809, ses cavaliers accrochent l'arrière-garde espagnole dans le village d'Allarizo. Le 10 mars l'armée française pénètre au Portugal. A Brage, le 1er hussards et le 8ème dragons de la division Franceschi livrent une âpre bataille qui ouvre, au corps de Soult, la route d'Oporto. Après de très rudes combats, la ville est prise le 29 mars 1909. Mais les Français, sur la route du sud, ont une mauvaise surprise : le général anglais Wellesley, futur duc de Wellington, a débarqué à Lisbonne le 22 avril 1809, avec 30.000 hommes et il remonte vers le Nord du Portugal.
Le maréchal Soult ordonne la retraite, le sabotage des canons et l'abandon des bagages inutiles. Franceschi, passe de la position d'avant-garde à celle d'arrière-garde. Il assure, avec talent, la protection de l'armée en retraite. Après une marche périlleuse et continuellement harcelée, la division Franceschi rejoint l'Espagne et prend ses quartiers le 23 mai 1809 à Lugo.
Sur ordre de Soult, il part, le 25 juin 1809, pour Madrid, seulement accompagné des capitaines Bernard et Saint-Joseph. Le 28 juin, en quittant Zamora, ils tombent dans une embuscade tendue par les partisans du moine défroqué El Capuchino. Maltraités, ils sont d'abord emprisonnés à Séville, puis à l'Alhambra de Grenade.
Suchet obtient la libération de Saint-Joseph, dont il est le beau-frère. Ses efforts sont vains pour obtenir la libération des deux autres prisonniers.

Les mois passent. Puis, l'Andalousie étant menacée par les troupes françaises, les deux prisonniers sont transférés à Carthagène, où les conditions de détentions s'aggravent. Le capitaine Bernard parvient à s'évader, après avoir versé des pots de vin et dans des conditions rocambolesques. Les sommes exigées pour Franceschi, par ses gardiens, sont énormes étant donné qu'il est un officier de haut rang. Il ne peut payer et ne peut donc suivre son compagnon d'infortune.

Sa santé se dégrade et il meurt le 23 octobre 1810.

En apprenant sa mort, sa jeune épouse, vivant à Paris, folle de désespoir ne s'alimente plus. Elle meurt de consomption un an après son mari.

Après la mort de Franceschi, il fut retrouvé dans sa cellule, dessinés sur les murs avec un morceau de charbon, deux portraits : ceux de son épouse et de son jeune enfant, qu'il n'a jamais vu, mais dont il imagina le visage pendant sa détention.

Son beau-père, le général Mathieu Dumas écrivit dans ses Mémoires : "Je fus navré de douleur : je perdais un fils adoptif digne de toute ma tendresse et que j'aimais autant que mes autres enfants ; je perdais un excellent ami, et les consolations que son beau caractère, ses talents, et la réputation qu'il s'était acquise dans l'armée réservaient à ma vieillesse."
Et Soult : "Franceschi a été mon meilleur ami. Il est devenu un des meilleurs officiers de l'armée française, jusqu'à ce que, jeune encore et plein d'avenir, il ait trouvé en Espagne une triste fin qui a été un des plus amers chagrins de ma vie"

Le nom du général Franceschi-Delonne est inscrit sur le pilier ouest de l'Arc de Triomphe de l'Etoile.


© La Bédoyère.






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